Article publié le 10 décembre 2018 et mis à jour le 29 mars 2019.
Un décret, paru au B.O le 28 mars 2019 précise le régime horaire des classes de troisième « prépa-métiers », sensées remplacer les 3ème prépa-pro et les DIMA (dispositif d’initiation aux métiers en alternance) dès la rentrée de septembre 2019.
« La formation comporte des enseignements communs et complémentaires, des séquences d’observation et des stages en milieu professionnel (…) et des périodes d’immersion dans des lycées, dans des centres de formation d‘apprentis ou dans des unités de formation par apprentissage » précise ainsi le décret.
Entretien avec Sylvie Charrière, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, et à l’origine de l’amendement sur la création des classes de 3ème dites « prépa-métiers ».
À quoi va ressembler la 3ème prépa-métier ? Pouvez-vous nous la présenter telle que vous la voyez ?
La vision que j’ai de cette 3ème prépa-métier m’a animée pour défendre l’amendement que j’ai présenté. Ce qui a généré le besoin de créer ce dispositif, c’est déjà l’annonce de la suppression des DIMA (dispositif d’initiation aux métiers en alternance) parce qu’ils ne marchaient pas. J’ai pu le constater par moi-même, les DIMA étaient adossés à des lycées qui étaient sectorisés par filière. Mais pour les jeunes, les filières de la gestion, de l’administration et du BTP ne plaisent pas toujours. En parlant avec les proviseurs qui accueillaient des jeunes en DIMA, sur toute une classe il n’y avait que deux jeunes qui poursuivaient dans leur voie à la fin de l’année. C’était trop compliqué pour des élèves de 3ème, qui sont encore jeunes, et qui n’ont pas finalisé leur projet d’orientation.
Comment est née l’idée de cette nouvelle classe ?
L’idée de créer ces 3ème prépa-métiers est venue de mon expérience d’ancien chef d’établissement. J’ai vu que les classes en alternance permettaient à beaucoup de jeunes de mieux construire leur avenir. Ils apprennent à travers des mini-stages en entreprise, et leurs savoirs prennent beaucoup plus de sens. Ils sont aidés par leurs professeurs, qui développent des pédagogies innovantes et liées à leurs projets. Donc pour moi, ces classes de 3ème prépa-métier ne doivent pas être sur la pédagogie traditionnelle, mais sur une pédagogie du projet qui permet aux jeunes de travailler des compétences qui vont vraiment leur être utiles dans le monde de l’entreprise. A savoir : créativité, travail en équipe, tout ce que le monde de l’entreprise attend d’eux mais qui leur fait parfois défaut. Et cette classe de 3ème va aussi leur permettre de travailler sur les fondamentaux à savoir : la maîtrise de la langue et la maîtrise des outils numériques et mathématiques de base. L’idée n’est pas forcément d’emmener les jeunes vers l’apprentissage ou le lycée professionnel, mais de les remettre en selle par la pédagogie inversée.
Ce sont les idées que j’ai défendues à travers cet amendement, et que j’ai présentées aux personnes de l’Éducation Nationale qui sont en charge de la finalisation du décret. Ce décret sera d’ailleurs discuté la semaine prochaine en Conseil Social et Économique, mais c’est l’Éducation Nationale qui est à la manœuvre pour porter et déployer le dispositif en termes de volume horaire, de structure, de matières, et du projet pédagogique de cette classe.
En quoi diffère-t-elle de la 3ème prépa-pro et à qui s’adresse-t-elle ?
A mon avis, la prépa-métier est pour un public moins décroché que celui visé par les prépa-pros. Dans les prépa-pros on embarque souvent des jeunes refusés en Segpa, ou des jeunes issus de classes d’UPE2A (Unité Pédagogique pour les élèves allophones arrivants). Ce n’est pas le même profil d’élèves en prépa-pro : ce dispositif s’adresse en effet aux décrocheurs volontaires.
Est-ce que le maillage territorial va être pris en compte pour la création de cette classe ?
Je pense qu’il faut partir des besoins territoriaux. Il y a certains endroits en France où la création de ces classes ne sera pas justifiée.
Selon vous cette 3ème prépa-métier est-elle une voie d’avenir ?
C’est une filière qui va permettre aux jeunes d’arrêter de décrocher, de retrouver du sens à ce qu’ils apprennent, de construire un projet d’orientation choisi et non subi. La 3ème prépa-métiers donnera des perspectives à des jeunes qui parfois sont en rupture ou qui n’apprennent plus. Beaucoup de jeunes ont ces profils-là dans nos établissements REP+, et pourront être aidés par ce dispositif.
il faut savoir!
c est pour des jeunes qui ont décroché ou des jeunes volontaires? Public rep+? Cela va il être encore des classes au taux d absenteisme
massif, avec deux eleves au final?
l etude de terrain a t elle porté sur paris et sa region ou sur toute la france?
les dima etaient plus variés que cela: automobile, metiers de bouche, espaces verts… cf en alsace
Des stages mais surtout des parcours personnalisés régulièrement ÉVALUÉS comme le font les mlds, le permettent les pafi, des entrées et sorties permanentes,,, Franchement, vous auriez du consulter les CIO! Rien ne va plus…plus de 130000 jeunes sortis du système scolaire chaque annee sans diplôme! La prevention passe d abord par une adaptation pedagogique en classe DES la sixième si ca n est pas en amont ET une lutte reelle contre le decrochage. Combien de familles n envoient plus leurs enfants en classe dès le primaire en etant tres peu inquiétées?
Bref, un coup d épée dans l eau pour une petite reformette qui coute par eleve plus de 10000 euros par an et qui ressemble à un pansement sur une jambe de bois… Une de plus! A côté de cela en Alsace on a fermé une structure Tremplin jeunes qui travaillait en partenariat etroit avec l EN et raccrochait RÉELLEMENT la majorité des élèves qui y étaient inscrits, un vingtaine chaque année.
Bonjour à tous,
Pourquoi ne parler que des DIMA qui ne fonctionnait pas dans les lycées alors qu’il y a de très belles réussites dans les DIMA rattachés à des CFA. Plateaux techniques à disposition, un réseau d’entreprise partenaires pour les aider dans leurs recherches de stage et leur faire découvrir leur voie professionnelle.
J’attends avec impatience le décret pour voir si vraiment nous allons faire un pas en avant ou 2 en arrière.
Bonjour,
Les classes de 3eme Prépa Pro actuelles ne sont absolument pas les classes que vous décrivez VOIR LES TEXTES. L’orientation à privilégier en Prépa Pro est le niveau Bac (Bac Pro) donc le public que vous décrivez ne correspond pas à la réalité. Elle correspond totalement au dernier paragraphe : « C’est une filière qui va permettre aux jeunes d’arrêter de décrocher, de retrouver du sens à ce qu’ils apprennent, de construire un projet d’orientation choisi et non subi. La 3ème prépa-métiers donnera des perspectives à des jeunes qui parfois sont en rupture ou qui n’apprennent plus. Beaucoup de jeunes ont ces profils-là dans nos établissements REP+, et pourront être aidés par ce dispositif. »
quelle déception de voir supprimer les DIMA qui était un dispositif qui pouvait marcher. Qui a dit que le DIMA était un simple dispositif de remplissage de Lycée? nous avons œuvré pendant 10 ans à accueillir des jeunes , les aider à se découvrir et s’orienter dans des filières diverses et variées, sans aucun but de remplissage de nos propres lycées. Nous avons utilisés les ateliers pour remobiliser les jeunes sur les savoirs de base , leur permettre de s’exprimer dans un système scolaire étouffant, et surtout vivre en groupe.
j’attends avec impatience de rencontrer Sylvie Charrière, je l’invite à venir dans notre établissement où elle pourra se rendre compte de « l’échec de ce dispositif » . Car pour le moment seul echec pour le moment est la suppression du DIMA et l’ouverture d’une classe qui sera surement encore une fois trop scolaire .
Bonjour,
Il y a certainement une réelle incompréhension, voire une méconnaissance du travail réalisé dans les CFA qui portaient les DIMA. Ce dispositif, varié par ses contenus, permettait d’amener près de 90 % des jeunes inscrits dans des filières professionnelles et à la signature d’un contrat d’apprentissage (pour notre établissement).
Mon questionnement à ce jour, est ce que les CFA pourront s’engager dans ce nouveau dispositif de troisième prépa des métiers ? et comment ?
Même constat pour nos DIMA: à la sortie 90% des jeunes signent un contrat d apprentissage ou entrent en 2nde pro (pour ceux qui avaient suivi une 3eme)….et cela dans toutes les branches professionnelles (mécanique, métiers de bouche, paysage, viticulture….). On aurait dû se soucier des 14 ans qui n entrent dans aucun des dispositifs. Est ce que ces prepa métiers ouvrent à la demande du chef d établissement ? Non on doit répondre à un appel d offre! Et ce nouveau dispositif mérite que les enseignants soient formés. Qui les forme ? Quand ? Nous avons des parents qui nous téléphonent pour inscrire leur enfant en DIMA en septembre 2019…Les Principaux sont notés entre autre au nombre d élèves envoyés en seconde générale. Même si je reste persuadée que l apprentissage est une voie d excellence, il y a du monde à convaincre. De plus, comme pour les DIMA, nous aurions souhaité être sondés pour mener la réforme de l apprentissage….
Que d’erreurs dans cette publication. LEs dima etaient la plupart du temps rattachés à des centres de formation d apprentis . Les prepa pro etaient elles rattachées a des lycees mais en aucun cas ne visaient l’entree dans les sections proposees dans le lycee puisqu il s agit d une classe de 3eme permettant de decouvrir et d envisager l ensemble des metiers. Idem pour les DIMA.
Que les experts descendent reellement sur le terrain!!
Les DIMA ne fonctionnaient pas ?? c’est du grand n’importe quoi !!!!! bien au contraire, elles permettaient à des jeunes en difficultés scolaires de s’intégrer dans un milieu professionnel au travers des différents stages en cours d’année tout en suivant une scolarité quasi normale avec le brevet ou le CFG en fin d’année.
Mon fils a fait une 3ème DIMA avec 3 stages dans l’année, l’année d’après il est entré en CAP boulanger dans un des lieux de stages, il va passé son CAP en juin et il enchaîne sur le CAP de pâtissier et pourtant hyperactif avec des difficultés scolaires importantes.
Le CFA de mon fils serait très mécontent de savoir qu’il servait de « remplissage ». Les profs s’impliquent pour que les gamins puissent arriver au bout de leur choix de métiers. Trop peu de recul pour décider que les DIMA ne fonctionnent pas, même pas 5 ans d’existence et hop c’est terminé. Espérons que cette classe qui remplacera les DIMA tienne ses promesses parce que je ne vois pas quel en sera la valeur ajoutée.
Mais dans quel CFA Mme Charrière est-elle allée pour décider que les DIMA ne fonctionnaient pas ? Ca m’intéresserait beaucoup de le savoir ….
je trouve que sa décrit exactement la prépa pro
Bonjour madame,
Je ne comprends pas exactement votre choix:
Ce que vous décrivez pour votre 3ème prépa métier existe déjà: c’est la classe relais avec un temps plus cours (9 semaines). On y travaille beaucoup les fondamentaux de base niveau CE2 – CM2, et surtout leur projet professionnel qui est à mon sens leur leitmotiv.
Lesn dimas fonctionnaient (enfin dans le Val de Marne). Les élèves que j’ai accompagné ont continué pour plus de 70% dans le même domaine et souvent avec le même employeur. Seuls les élèves ayant un comportement inadapté retournaient au collège (exclu par le CFA). Les jeunes avaient la possibilité de s’orienter vers les métiers de bouche, la coiffure, la mécanique, électricité, plomberie, menuiserie, boucherie, … naturellement avec des CFA.
Les 3ème prépa pro accueillaient des élèves justement qui n’avaient pas de projet et qui avait un niveau scolaire faible mais pas trop faible. La demande était grandissante.
Madame, je suis prêt à vous accueillir pour vous montrer le travail entrepris pour aider ces jeunes qui ne pourront plus profiter des dispositifs que vous avez supprimé à mon sens à tort.
Bonjour
Pourquoi l’académie de bordeaux refuse une inscription en 3ème prépa métiers pour mon fils qui est actuellement en 4ème et désire s’orienter dans cette filière ayant des difficultés. L’académie de bordeaux a diffusé aux collèges un document en interne en spécifiant en critères d’affectation l’âge de l’élève : les élèves éligibles à la 3ème prépa métiers devront être agés de 15 ans au moins, ou dans leur quinzième année, mon fils est né le 3 octobre 2005. Je ne vois dans les autres académies ce genre de critères n’y dans le décret paru en mars 2019. Pour moi dès la 4ème il peut intégrer une 3ème prépa métiers. Que dois je faire ??? Merci de me donner la démarche à suivre, et l’académie a-t-elle le droit d’imposer ce genre de critère ??
Cordialement
Bonjour,
Le Dispositif DIMA fonctionnait très bien en CFA, environ 90% des jeunes poursuivent en CAP ou BAC. Le réseau d’entreprise et l’accompagnement était un point fort du dispositif et les jeunes étaient valorisés. Mais comme d’habitude, les décisions sont prises d’en haut sans avoir le recul nécessaire. De plus, les CFA du ministère de l’agriculture n’ont plus la possibilité d’accueillir ce public puisque les prépa-métiers ne leurs sont pas offertes! Une perte pour tout le monde, quel dommage!
J’invite les politiques à venir en CFA et constater par eux-même les réussites de ce dispositif qu’ils ferment. Pourquoi ne pas laisser ouvrir aux CFA agricole ce dispositif de 3e prépa métier ? Cela serait un moindre mal car les équipes sont compétentes et déjà formées à ce public… et surtout se retrouve sans rien pour les 15ans…
Les élèves que j’envoie depuis plusieurs années en prépa-pro ne sont pas des élèves qui ont décroché! Nous avons ensemble en classe de 4ème travaillé pour qu’ils fassent ce choix qui leur permet souvent d’obtenir ensuite le lycée pro qu’il souhaite, ou bien simplement ce sont des élèves qui n’en peuvent plus du collège car les exigences sont trop hautes, des gamins qui ont besoin d’être valorisés y compris dans leurs résultats scolaires et qui n’ont pas l’intention d’aller vers une voie générale. Ceux-là sont bien contents de passer les oraux d’entrées en prépa-pro, d’être retenus et de changer d’établissement. L’année suivante ils reviennent nous voir au collège et 9 sur 10 nous disent qu’ils sont très contents de leur choix et qu’ils ont de bien meilleurs résultats.
Non je ne suis pas en rep+, oui je suis en « province ». Est-ce capital?
Et j’en ai assez de ces politiques qui annoncent aux journalistes que telle ou telle chose ne fonctionne pas et qu’ils ont une réforme pour rendre les choses meilleures. Vous ne savez rien! Vous abusez de votre fonction qui donne de l’autorité à votre parole. Vous êtes le contre-modèle de ce que j’enseigne à mes élèves. Les experts ne sont pas des experts ou bien ils sont experts pour tenter de nous faire avaler des salades. Vous êtes un contre-modèle démocratique. Vous êtes une démagogue.