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Emmanuel Macron avait officialisé le 13 septembre dernier, lors d’une visite dans un lycée professionnel aux Sables d’Olonnes, le lancement de son plan pour la voie professionnelle. Il avait notamment mis en avant les mérites de l’apprentissage et prévu d’augmenter le nombre d’heures de stage, au détriment des heures d’enseignement, déclarant vouloir satisfaire les « besoins immédiats des entreprises. »

L’opposition des syndicats

Depuis, les syndicats s’opposent fermement à ce projet, et accusent Emmanuel Macron de vouloir “tout détruire”, en donnant les pleins pouvoirs aux entreprises. Le Snetaa-Fo, syndicat majoritaire des professeurs de lycée professionnels, a publié un communiqué dans lequel il « condamne cette situation qui peut se résumer simplement : refondation des lycées, les patrons oui, les enseignants non. »

Sud Éducation estime que “Les conséquences s’annoncent désastreuses pour les plus de 600 000 élèves de la voie professionnelle, un tiers de la jeunesse scolarisée dans le second degré”. Le syndicat regrette en effet que cette augmentation des stages « affaiblisse les enseignements dispensés en lycée professionnel”.

Le Snuep-Fse considère également que l’on éloigne les jeunes des salles de classe. “L’augmentation des stages […] impliquera inéluctablement moins de présence des élèves dans nos établissements. Ils ne bénéficieront donc plus, ou beaucoup moins, des projets culturels, artistiques et sportifs alors même qu’ils sont les plus éloignés de ces pratiques”.

De la main d’oeuvre à bas prix, au détriment de l’enseignement, c’est ce que craignent les syndicats des filières professionnelles. « Les entreprises fixent les programmes, prennent les décisions et se servent en stagiaires » écrit par ailleurs Sud Éducation dans son communiqué.

Ce 18 octobre, au même moment que d’autres corps de métier, l’enseignement professionnel était en grève pour défendre ses intérêts, suite à un appel de l’intersyndicale.

Des concertations boycottées ?

Ce vendredi 21 octobre marque le début des concertations organisées par le ministère du Travail avec Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement professionnel. Des groupes de travail doivent servir à décider, avec les syndicats, des mesures comprises dans ce projet de réforme. Pourtant, plusieurs syndicats ont décidé de ne pas participer à ces réunions, estimant que l’essentiel de la réforme a en fait déjà été décidé.

Ainsi, Sigrid Gérardin, secrétaire générale du SNUEP-FSU, confie à France Info :

« La ministre s’exprimait devant l’Assemblée nationale en disant que rien n’est écrit, mais en réalité, les éléments socles, c’est-à-dire plus de stages en entreprise, le calibrage des filières professionnelles tournées vers les besoins économiques locaux des entreprises de proximité et la diminution des volumes horaires sont toujours présents »

Un nouvel appel à la grève a été lancé pour le 17 novembre.