Article publié le 28 juin 2024, mis à jour le 15 juillet
Lundi 1er et mardi 2 juillet, plus de 800 000 collégiens ont passé les épreuves du diplôme national du brevet des collèges (DNB). Des dates particulièrement tardives si l’on compare avec l’an dernier où les épreuves s’étaient déroulées du lundi 26 au mardi 27 juin 2023. Ce changement est issu de la volonté de l’ancien ministre de l’Éducation nationale et actuel Premier ministre Gabriel Attal de « reconquérir le mois de juin ».
Les candidats ont débuté avec les épreuves de français (9h – 12h15) et de mathématiques (14h30 – 16h30) le lundi, avant d’enchaîner le lendemain avec l’histoire-géographie (9h – 11h), les sciences (13h30 – 14h30) et les langues vivantes (réservées aux candidats individuels de 15h à 16h30).
Un diplôme plus difficile à obtenir cette année
Le calendrier n’est toutefois pas le seul changement pour le DNB 2024. Cette année, le diplôme a été plus difficile à obtenir pour les candidats avec la fin des correctifs académiques. Dans le détail, ce dispositif consistait à gonfler artificiellement les notes des élèves afin de remonter les notes des territoires où les examens sont les moins réussis. « Le taux de réussite au brevet cette année va probablement baisser de manière importante », prévenait alors Gabriel Attal en mars 2024. Pour rappel, l’an dernier, le taux de réussite au brevet était de 89,1%.
C’est en effet ce qui s’est passé : on lit dans Le Monde samedi 13 juillet que cette année le taux de réussite est de 85,6%, soit une baisse de 3,5 points par rapport à 2023. Le quotidien souligne aussi la baisse est très marquée dans certains académies : de 8,3 points dans l’académie de Créteil et de 7,1 points dans celle de Versailles.
Et la difficulté de l’épreuve devrait se corser encore davantage à l’horizon 2025. Si cette année l’obtention du brevet ne conditionne pas encore le passage en classe de seconde pour les élèves (ce dernier étant soumis à une validation du conseil de classe), cela devrait être le cas pour l’an prochain.
En 2025, le DNB deviendrait un véritable examen d’entrée au lycée
L’objectif pour Gabriel Attal est de revaloriser un diplôme qui pâtit actuellement pour lui d’une « dévalorisation des notes » et d’un « affaissement du niveau d’exigence ». Ainsi, le DNB deviendrait un véritable examen d’entrée au lycée. Les élèves qui n’auront pas obtenu le brevet ne redoubleront pas nécessairement leur 3e mais seront orientés vers une classe « prépa-seconde », pour une remise à niveau générale.
Une autre mesure qui entrerait en vigueur elle aussi en 2025 concerne le barème des épreuves terminales. Si aujourd’hui le contrôle continu représente 50 % de la note finale, il ne pèserait plus que 40% l’an prochain. Les épreuves du DNB compteraient donc pour 60%. De plus, le contrôle continu se baserait « sur les notes réelles obtenues par les élèves tout au long de l’année », plutôt que sur le système par compétences aujourd’hui appliqué. Cette réforme du DNB étant bien entendu soumise à l’hypothétique validation du futur prochain gouvernement…
Bonjour
La classe de seconde est une classe très difficile surtout en mathématiques,ce changement de la notation du DNB va être un filtre pour laisser passer les bons élèves et être sûr de leur réussite jusqu’au baccalauréat .
Cordialement
Ridicule. Le niveau de maths en seconde n’est pas si élevé que ça, et peut-être abordable pour des enfants qui ont loupé leur brevet pour x raison. Des enfants réussissent le bac sans avoir le brevet.
Et l’objectif du lycée n’est pas le bac, mais les apprentissages qui mènent vers une orientation choisie par le jeune. On ne va pas au lycée pour passer le bac, mais pour acquérir connaissances et compétences qui nous permettront ensuite d’accéder aux études que l’on souhaite.
Ça va être trop bien quand nos petits loulous de 10 ans vont arriver au collège et qu’on va leur dire « Bienvenue au collège, vous avez 4 ans pour préparer le brevet! Et surtout, ne vous amusez pas, entre 10 et 14 ans, c’est surfait! Advienne que pourra! »
Bonjour a tous,
Des élèves de troisième qui rentreront en seconde. et qui devrons se débrouiller pour trouver un stage en entreprise en seconde.
Avant de faire de la troisième un vrai tremplin, il faudrait d’abord s’assurer de vrai protocole ou de vrai directive auprès des entreprises afin de s’assurer que chaque élèves puissent obtenir un stage en seconde. Soyons serieux.
Au vu de certains choix de consignes de correction, les notes vont notablement baisser à l’examen du DNB dans certaines disciplines.
Les notations en points négatifs (ce à quoi reviennent ces choix de consignes de correction) pour les erreurs dans le cas de certaines réponses vont faire un carnage dans les moyennes.
C’est triste, on se bat toute l’année pour que nos élèves répondent aux questions en mettant de côté la crainte de mal faire qui les pousse naturellement à ne rien répondre plutôt que se tromper, et là, coup de massue, notation négative à la moindre erreur dans la réponse.
C’est le cours normal de la vie ! Vous n’êtes pas là prioritairement pour « donner confiance » aux enfants mais d’abord pour leur transmettre des connaissances, si vous faites bien votre travail, l’enfant prend confiance. Ne vous trompez pas sur vos missions, travaillez sur vos compétences. Respectueusement, un Père de 6 enfants de 43 à 18 ans.
Bien sûr que si les enseignants sont là pour donner confiance aux enfants, c’est un de leur rôle, que certains parents n’assument pas! On ne rend pas des enfants confiants et grands en leur martelant qu’ils seront sanctionnés à la moindre erreur, on les fait grandir en leur montrant que se tromper permet de progresser, et qu’il ne faut pas s’arrêter quand on ne sait pas, mais faire ce que l’on peut. Si la réforme de Attal passe, ça va être un vrai carnage pour beaucoup de nos enfants…décider de leur orientation en 3ème, vraiment? Obliger des loulous de 14 ans à aller en voie pro parce quils ne pourront pas aller en seconde? Quelle maltraitance…
– Faire passer en Seconde des élèves qui ne seront pas capables de suivre, la vraie maltraitance n’est-elle pas là ?
– Avec les barèmes actuels, l’élève qui répond n’importe quoi à une question parce qu’il ne sait pas se retrouve souvent à obtenir un tiers des points… En supposant qu’il réponde n’importe quoi à trois-quarts des questions et réponde correctement au quart restant (il y a toujours quelques questions très faciles, sans doute plus qu’un quart, justement pour encourager les élèves faibles), cela lui fait dix sur vingt… Alors que la copie est très moyenne… Dans les faits, on se retrouve avec des copies faibles qui obtiennent quinze sur vingt… Alors, certes, les enfants sont contents et les parents aussi… Mais n’est-ce pas mentir aux enfants, aux parents, à l’institution ? Le niveau des élèves est en baisse constante depuis des années, ne faudrait-il pas ouvrir les yeux et réagir ?
Mon inquiétude, si le contrôle continu se base sur les notes réelles obtenues par les élèves tout au long de l’année, c’est que l’on fasse pression sur les professeurs pour gonfler les notes… Un professeur qui ne gonflera pas les notes se verra contesté par les enfants, par les parents et in fine par la direction… Et puis cela créera une distorsion entre les élèves qui ont des professeurs exigeants et ceux qui ont des professeurs plus laxistes… L’intention de renforcer l’exigence de l’examen est louable mais tout dépendra de la façon dont cela est mis en place. L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Et, avec un poids de 60 % pour le contrôle continu, certains élèves auront le brevet avant même les épreuves terminales, ils seront déjà en vacances !
En réalité, on ne peut pas faire un examen sérieux s’il y a une part importante de contrôle continu. Lorsqu’il y a un contrôle continu, les établissements, sous pression, sont un peu obligés d’accorder de bonnes notes et les taux de réussite sont donc très élevés.