La ministre de l’Education nationale souhaite remettre les concours enseignants à bac+3, pour lutter contre la pénurie d’enseignants. Image : Getty

Article publié le 24 mars, mis à jour le 31

Dans un entretien accordé au Parisien week-end dernier, Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, déclare qu’elle « souhaite que le recrutement des professeurs puisse se faire dès les concours de 2026 à partir du niveau Bac+3″ et non plus à bac+5 comme aujourd’hui. Les candidats seront ensuite formés pendant deux ans en vue de l’obtention de leur master. Cette mesure vise à lutter contre la pénurie d’enseignants, en baissant le niveau d’études requis de deux ans pour avoir le droit de passer les concours. On reviendrait alors à ce qui existait avant la réforme de la masterisation des concours enseignants de 2010, où tous les concours enseignants étaient ouverts à bac+3.

Pour les syndicats enseignants, même si certains y sont favorables, cette mesure ne suffira pas à contrer la crise des vocations. Laurent Festhauer, secrétaire académique du Bas-Rhin de la CGT, cité par BFM-RMC, explique ainsi que « Ce n’est pas la licence ou le master qui sont des freins à l’attractivité, ce sont les salaires. Quand on a des enseignants qui commencent au SMIC c’est là que le bât blesse. »

Déqualification ou meilleure formation ?

Sans parler de l’incidence à proprement parler sur l’attractivité du métier, les enseignants sont partagés sur la mesure et ses effets sur le parcours d’étude. Déqualification ou réelle chance d’être formé pendant deux, ans, les avis divergent :

Le projet de réforme confirmé

Ce vendredi 28 mars, le ministère de l’Education nationale confirme que les concours enseignants seront bien accessibles dès le bac+ 3 à partir de 2026. A l’issue de ce concours, les futurs enseignants pourront poursuivre une formation rémunérée en master. La réforme prévoit une rémunération d’environ 1.400 euros nets par mois en master 1 et 1.800 nets par mois en master 2.
12 semaines de stages en établissements scolaires sont ainsi prévues durant la première année de master. L’année suivante, en master 2, les futurs professeurs « seront mis en responsabilité à mi-temps en présence d’élèves ».  
Le concours de recrutement des professeurs d’écoles sera également réformé, avec deux épreuves d’admission et deux épreuves d’admissibilité, détaillées sur le site du ministère.

Enfin, dès la rentrée 2026, une nouvelle licence universitaire pour devenir professeur des écoles sera proposée aux bacheliers. Elle a pour but de consolider les connaissances fondamentales en mathématiques, français, histoire-géographie pour répondre au mieux « à l’exigence de polyvalence» requise dans ce métier. Une découverte progressive du métier de professeur des écoles est aussi prévue grâce « à 10 semaines minimum de stages d’observation et de pratiques accompagnées dans les écoles. »