Le mouvement social des enseignants est né en décembre, en opposition au projet de loi « pour une école de la confiance ». Les professeurs jugeant cette réforme floue, comme expliqué sur France Inter, appelaient à manifester lundi 11 février. Dans le sillage des gilets jaunes, sont apparus les « Stylos rouges », un groupe de professeurs en colère qui compte sur Facebook plus de 67 000 membres. Apolitique et asyndical, ce mouvement ne parvient cependant pas à mobiliser dans la rue.
Indépendamment de ce mouvement, les enseignants en colère ont trouvé d’autres moyens d’actions, qui sont relayés par le collectif « La chaîne des bahuts ». À travers un site et un groupe Facebook, ce collectif de plus de 180 établissements mobilisés, recense les nouvelles formes de contestation.
Démissionner de la fonction de professeur principal
A Toulouse par exemple, et plus précisément au lycée Déodat de Séverac que fin janvier, une quinzaine de professeurs, opposés à la réforme du lycée, ont démissionné de leur fonction de professeur principal. Le 6 février, ils sont suivis par 130 autres enseignants qui à leur tour annoncent leur refus d’assurer cette mission lors d’une réunion avec la Dasen de Haute-Garonne.
Les professeurs démissionnaires n’encourent aucune poursuite disciplinaire. C’est pourquoi des démissions similaires ont également eu lieu à Besançon, à Martigues et en Guadeloupe comme le précise AEF.
Organiser des « Nuits des lycées »
Si les grèves et les manifestations classiques ne suffisent plus, les professeurs ont trouvé un autre moyen d’action : la « nuit des lycées ». De nombreux professeurs ont occupé, dans la nuit du 7 au 8 février, leur établissement. Si cela peut rappeler une joviale soirée pyjama, le découragement s’invite dans les débats et les conversations qui animent ces nuits, où les enseignants font part de leurs inquiétudes. Toulouse, Paris, Créteil, Versailles, Dijon et Lyon organisent ce type de manifestation nocturne. Une prochaine « nuit des lycées » est d’ailleurs prévue au niveau national pour ce 12 février.
Prendre les notes en otage
Les notes sont également un outil pour manifester son désaccord face à la réforme en cours. À Rézé, en Bretagne, c’est 20/20 pour tout le monde, quand à Vence, les élèves du lycée Henri-Matisse, doivent faire face à la disparition de leur note sur le logiciel Pronote. Toucher aux notes est un moyen de pression pour les professeurs, qui connaissent leur importance pour les élèves, les parents et la hiérarchie.
Depuis le 5 février, le mouvement de contestation des enseignants semble donc avoir pris de nouvelles formes. Des grèves reconductibles sont d’ores et déjà envisagées, et une autre menace pèse, cette fois-ci sur le bac blanc à venir.
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