Comment est née l’idée de créer cette mallette ?
J’avais depuis un moment l’idée de proposer un support en anglais authentique pour les petites classes, qui à ce jour n’existait pas. En effet, les supports existants reposaient sur des méthodes scénarisées, avec des dialogues et des questions types, mais pas sur une didactique vivante. Une didactique ludique, vivante, s’appuie sur des supports authentiques du monde anglophone, et non sur des éléments fabriqués pour une méthode de langue. Le projet a pris forme l’an passé chez Bayard Education, et a abouti à la mallette pédagogique I love English School, qui vient de sortir.
Quels éléments spécifiques propose la mallette ?
Elle propose des moments d’anglais, non des leçons. L’idée est de rythmer la journée par des moments en anglais. Par exemple, lorsque les enfants sont un peu déconcentrés en classe, on va leur proposer un petit exercice de yoga en anglais. A un autre moment, on leur fera chanter une comptine avec un audio en anglais ou écouter des proverbes, ou encore échanger entre eux à partir d’un poster lié à une comptine.
Ce qui est vraiment important, c’est que les chansons et comptines, les histoires et les postures de yoga, ont toutes été interprétées et enregistrées par des anglophones. Ainsi, les enfants apprennent dès le plus jeune âge la bonne intonation et la bonne prononciation de la langue. Et ils n’écrivent pas : seul le guide de l’enseignant de la mallette contient des scripts. Sinon, tout repose sur l’écoute, la parole et aussi le mouvement, pour permettre aux enfants d’être en contact avec l’anglais de façon multimodale.
La mallette, dont le contenu est totalement anglophone, pourrait d’ailleurs aussi bien être utilisée par des enfants anglophones.
La méthode sans aucune trace écrite est très innovante : ne craignez-vous pas certaines réticences de la part des professeurs des écoles ?
Si, mais pourtant, ils ne devraient avoir aucune crainte, même s’ils ne maîtrisent pas parfaitement l’anglais ! L’idée est d’exposer le plus possible les enfants à la langue anglaise, sans oublier l’entrée dans la culture, conformément aux programmes officiels, et le fait que tous les contenus soient enregistrés avec des natifs le leur permet sans problème. A titre personnel, je crois que l’on ne devrait passer à l’écrit en anglais que quand la prononciation et le lexique sont bien maîtrisés. Je rappelle que l’anglais compte 1120 graphèmes pour 40 phonèmes, c’est dire combien la prononciation et l’écrit peuvent être différents (en comparaison, le français compte 195 graphèmes pour 36 phonèmes).
Nous avons cette année expérimenté la méthode dans une école REP de Paris (voir vidéo ci-dessous) et les résultats sont très prometteurs. J’ai également testé la méthode sur mes enfants et les résultats sont plutôt convaincants ! (rires). Dès la rentrée prochaine, les écoles qui le souhaitent pourront commander la mallette, et mon souhait serait de pouvoir organiser pour les professeurs des écoles des master class autour de la mallette.
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