C’est l’une des mesures phrares de la réforme de Jean-Michel Blanquer pour une école de la confiance : la réforme de la formation des enseignants, et la transformation des écoles supérieures du professorat et de l’éducation les ESPE créées en 2013 lors de la loi Peillon sur la refondation de l’école, en instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation, les INSPE.

Concrètement, quel impact ce changement de dénomination aura-t-il sur la formation des enseignants ?

Brigitte Marin, présidente du réseau des INSPE, et administratrice provisoire de l’INSPE de l’académie de Créteil, a présenté mercredi 4 septembre lors de la conférence de presse de rentrée des INSPE, les grandes lignes des changements à venir.

Parmi les éléments actés, le changement de la place du concours enseignant en M2: Brigitte Marin explique en effet que cela répond à une demande forte d’allègement de la charge de travail en M1. Pour que la préparation du concours soit compatible avec l’année de M2 – qui restera tout de même bien chargée avec la préparation du concours et du mémoire de master MEEF – le stage en responsabilité ne se ferait plus que sur un tiers de temps, et non sur un mi-temps comme c’est le cas actuellement. Brigitte Marin insiste sur le fait que ce temps libéré permettra d’échanger davantage avec les tuteurs, et de mener un travail réflexif sur ses pratiques.

Un nouveau concours enseignant

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Le concours de recrutement des enseignants en lui-même sera également modifié, afin de mieux répondre aux exigences de préprofessionnalisation voulue par la réforme. Il devra être totalement en phase avec la formation reçue par les étudiants en master MEEF 2, pour entrer dans le métier de la façon la plus pratique possible.

Autre axe important : un tutorat mixte pour les étudiants en master MEEF, avec un enseignant de terrain -présent pour 30 % du temps de formation à l’INSPE- et un enseignant-chercheur, qui permet de réfléchir sur la pratique du métier en s’appuyant sur des éléments de recherche.

Enfin, pour ceux qui souhaitent entrer le plus tôt possible dans la pratique enseignante, Brigitte Marin rappelle que le dispositif des assistants d’éducation de la loi pour école de la confiance permet d’entrer dès la L2 dans le métier en étant rémunéré, et que le fait d’arriver en master en ayant déjà 3 ans de pratique derrière soi est un avantage non négligeable.

En cette rentrée, et alors que les ESPE ne sont devenues les INSPE que depuis quelques jours, beaucoup d’éléments restent encore flous, et certaines questions vont se poser : Brigitte Marin explique ainsi qu’il va falloir gérer l’année 2021, qui sera l’année de transition avant la mise en place de la réforme du concours. Et que par ailleurs, il faudra prévoir suffisamment de capacités d’accueil pour que tous les étudiants en M1 puissent être devant des classes.