Quel était votre objectif en réalisant Demain est à nous ?
Les enfants représentent une part importante de mon travail. Ils font partie des thématiques qui me préoccupent le plus, en ayant moi-même six. Je pense que Demain est à nous porte des valeurs qu’il est important de faire passer. Il rappelle que l’éducation est au cœur de l’évolution du monde et que c’est elle qui le sauvera. On le comprend avec tous ces enfants dans le film, en Inde ou en Bolivie, qui se battent pour aller à l’école, afin d’échapper à leur condition.
Par ce film, je voulais également montrer que tout n’était pas fichu ! Une seule personne ne pourra pas régler le problème de la misère dans le monde ou de la pollution, mais la multiplication de petits gestes améliorera l’état de notre planète. Nous, adultes, n’avons pas vraiment compris cela, nous sommes écrasés par toutes ces grandes problématiques, et ne savons pas comment les régler. Tandis que les enfants affrontent cela avec beaucoup de cœur, beaucoup de générosité et de partage.
Comment s’est fait le choix des initiatives mises en avant dans le documentaire ?
Je voulais mettre en avant à la fois des enfants qui se battent pour sortir de leur propre condition, et des enfants qui essayent d’aider les autres, sur tous les continents. Je voulais aussi couvrir les grandes problématiques, qui touchent tout le monde et suis donc parti sur différentes initiatives : certains se battent pour avoir accès à l’éducation, d’autres essayent d’échapper à l’esclavage, au travail forcé, ou encore au mariage précoce. Et d’autres encore s’attaquent au problème des risques climatiques ou à celui de la misère.
Comment s’est déroulé le tournage ?
Le tournage a duré une grosse année, durant laquelle nous avons couru le monde pour rencontrer tous ces enfants.
Lors d’une avant-première, un monsieur est venu me voir et m’a confié que c’était la première fois qu’il avait des larmes d’espoir. Il a très bien résumé la façon dont j’ai vécu le tournage. J’ai beaucoup pleuré en filmant ces enfants derrière ma caméra, car je pense qu’on ne peut faire des films qu’avec de l’émotion. Ce n’est pas que de la technique, c’est aussi de l’humain.
Et rien de ce qui est montré n’a été mis en scène, tout est réel. Je n’ai fait que les suivre, et capter comme un buvard leurs histoires et leurs témoignages pour les retranscrire le plus fidèlement possible.
Comment les enseignants peuvent-ils exploiter le film en classe ?
S’il y a un film fait pour l’école cette année, c’est celui-là ! Cette année, nous allons fêter les 30 ans des droits de l’enfant, je pense que les profs vont en parler et que les élèves vont y être sensibilisés. Or, le film ne parle que des droits de l’enfant, d’enfants qui se battent pour leurs droits. Un dossier pédagogique pour les enseignants a été mis en ligne par le site Zéro de conduite, il permet de travailler en classe sur toutes les thématiques du film.
Il y a également la possibilité d’organiser des séances scolaires. J’ai fait la semaine dernière une projection aux Sables d’Olonne pour 1 000 enfants de primaire. Ils ont adoré, et avaient des milliers de questions après la projection. Dans le film, je montre un petit Français, Arthur, qui peint et vend des toiles, puis utilise l’argent pour aider les sans-abris. Or, quelques jours après la projection, l’exploitant qui l’a organisée a vu, dans les rues des Sables d’Olonne, quatre enfants en train de distribuer de la nourriture à un SDF. C’étaient des enfants qui avaient assisté à la projection…
Quel message voudriez-vous adresser aux enfants qui verront le film ?
N’ayez pas peur ! C’est le message que j’adresse aussi à mes enfants. Toute la journée, ils voient à la télévision tant d’images négatives, d’adultes abattus car la vie est difficile. Mais je crois que s’ouvrir sur le monde et initier des actions pour aider les autres est un moyen pour retrouver du bonheur et de la joie.
Une campagne de financement participatif a été lancée pour aider les enfants extraordinaires du film à mener à bien leurs projets solidaires (achat de matériel de première nécessité, de fournitures…). Elle sera ouverte du 13 septembre au 15 octobre.
Inspectrice de l’éducation nationale en retraite, administratrice de la ligue de l’enseignement, Dden, Présidente du Musee de l’école d’autrefois de L’isle sur la sorgue 84800, nous souhaiterions avoir la présence de Gilles de Maistre pour une journee de projection et débat avec des scolaires en journee et des familles, professionnels de l’éducation en soirée. Comment le contacter ? Merci d’avance