Jean-Michel Blanquer n’exclut pas l’idée de modifier le calendrier scolaire pour permettre aux élèves de rattraper le temps perdu durant le confinement. Interrogé la semaine dernière par RTL sur la possibilité de rallonger l’année scolaire, le ministre avait indiqué que « rien n’est impossible. Ce qui est important, c’est que les élèves progressent cette année comme ils devraient le faire ».
Le ministre est revenu hier de manière assez floue sur cette option, indiquant seulement que « le but n’est pas de toucher aux vacances ».
« Prévoir des heures supplémentaires dans l’emploi du temps »
Olivier Tomaszczyk, secrétaire départemental du Snes-FSU de l’Oise et secrétaire adjoint du Snes de l’académie d’Amiens, se dit « tout à fait opposés à ce report de vacances ». « Pour l’instant, le confinement ne dépasse pas le stade d’une période [entre deux vacances], donc les progressions ne sont pas en danger », nous a-t-il expliqué vendredi. Jean-Michel Blanquer privilégie en effet un retour des élèves à l’école le 4 mai.
« En français, je n’aurais pas de grosses difficultés à reprendre si je retrouve mes élèves après les vacances d’avril, a indiqué Olivier Tomaszczyk. Bien sûr, il faudra à ce moment là déployer un certain nombre de moyens » pour rattraper le temps perdu, « éventuellement, selon la volonté de l’enseignant, prévoir des heures supplémentaires dans l’emploi du temps ».
De l’absentéisme dans les classes
Pour le secrétaire départemental, « raccourcir les vacances risque de poser beaucoup de problèmes dans les familles, et beaucoup d’absentéisme en classe ». En effet, « les départs d’été se préparent souvent dès le mois de janvier, beaucoup de parents ont déjà dû réserver leurs vacances en famille pour juillet, a-t-il souligné. Autre problème, dans les familles séparées, chaque parent récupère souvent ses enfants un mois sur deux pendant les vacances d’été. Personnellement, si je ne peux pas voir mes enfants au mois de juillet, je ne les vois pas des vacances ! »
« Nous sommes en confinement, les professeurs font ce qu’ils peuvent pour continuer à enseigner à distance, et l’on commence en plus à évoquer le raccourcissement des vacances d’été ! C’est de l’affolement qui ne sert à rien », a-t-il déploré.
Bonjour,
Depuis des décennies, nombreux sont les enseignants à déplorer les vacances d’été, trop longues pour eux-mêmes. Comme celles de Février, on sait que c’est le secteur du tourisme qui a été privilégié. Ah! L’économie avant tout : avant l’instruction, avant la santé.
La période de confinement « entre deux vacances » ça va ? Euh…ce sont pour l’instant 5 semaines de cours qui sautent. Non, je ne suis pas professeur (mais fille de DEUX enseignants du public, professeurs de lettres classiques, tous deux à la retraite aujourd’hui) ; non, je n’ai jamais pu imaginer que l’école à la maison c’est très bien, c’est tout pareil. NON! On ne s’invente pas pédagogue.
Pareillement, il semble difficile de croire que tout va être rattrapé par des heures supp : les enfants du primaire vont complètement décrocher.
Le motif ? Il ne faut pas perturber les organisations des vacances ! Ne pas perturber le tourisme ! Celui-là même qui, comme pour la grippe « espagnole », a grandement participé à la propagation du coronovirus. Pour les familles, c’est compliqué : tout est prévu, blablabla…
Il faut arrêter de bouger, comprendre comment les choses fonctionnent (un week-end à Rome en avion pour 45 euros, c’est pas bon), et surtout s’instruire pour voyager autrement, moins frénétiquement (ah ! la lecture, l’écriture, les savoirs!)
Enfin, je me suis toujours insurgée contre la loi 1951 qui a vu la possibilité pour les écoles du privé de recevoir de l’argent du public. Le début de la revanche des « honnêtes gens » et des « superstitieux » sur l’école public, gratuite et obligatoire. C’est très communard, j’en conviens. Mais les propos de Mr Tomaszczyk donnent l’impression de donner raison à tous ceux qui ont dézingué l’Ecole.
Dur !