Le port du masque dans les classes à la rentrée 2020 ne sera pas obligatoire avant 11 ans, a confirmé hier Jean-Michel Blanquer. Interrogé sur France 2, le ministre de l’Education nationale a indiqué que cette décision s’appuyait sur « des avis scientifiques, même si les scientifiques ont parfois eu des approches qui ont varié ».
« Les enfants auraient tendance à les enlever »
« S’agissant du port du masque pour les enfants de moins de 11 ans, il nous a souvent été dit par les scientifiques que c’était plutôt contre-productif. Les enfants auraient tendance à les enlever », a-t-il expliqué. Il a également avancé que dans « pratiquement dans tous les autres pays européens » les jeunes élèves ne portaient pas non plus le masque. « Mais on pourrait effectivement imaginer que dans les temps futurs, les élèves de CM1 et CM2 soient concernés. Les avis scientifiques qu’on a recueillis jusqu’à présent ne vont pas jusque là », a-t-il précisé.
Pourtant, une vingtaine de chercheurs et professionnels de santé appelaient récemment à « rendre obligatoire le port du masque dans tous les espaces clos, dans tous les bureaux, dans toutes les salles de classe et amphithéâtres ».
Le masque fourni aux enseignants par l’Education nationale
Pour les élèves de plus de 11 ans, « le port du masque sera systématique […], et pas seulement lorsqu’il n’y a pas de distance physique », dans les espaces fermés. Les adultes devront également le porter.
« Les personnels de l’Education nationale auront un masque fournis par l’institution, a précisé Jean-Michel Blanquer. Le masque pour les élèves est une fourniture comme une autre […]. Evidemment dans les cas les plus extrêmes, on sera capables de fournir des masques aux enfants si nécessaire. Je rappelle que nous avons augmenté l’allocation de rentrée scolaire de 100 euros. »
Pas de report de la rentrée
Jean-Michel Blanquer a également indiqué qu’il n’y aura pas de report de la rentrée scolaire, comme l’avait demandé un syndicat d’enseignants. « L’éducation n’est pas une variable d’ajustement de notre société ni d’une crise sanitaire », a-t-il indiqué. Le ministre a toutefois reconnu qu’il pourrait « y avoir des exceptions locales ».
Si, au cours de l’année, le virus se mettait à circuler plus activement dans certains territoires, « nous pourrions accentuer certaines mesures, typiquement des mesures « mixtes », un peu d’enseignement à distance, un peu de présence, a-t-il poursuivi. Nous y sommes prêts sur le plan pédagogique avec des heures de cours enregistrés, un enseignement à distance qui est prêt. »
La prime informatique « sur la table »
Enfin, questionné sur l’obligation pour une personne fragile de remettre physiquement son enfant à l’école, le ministre a rappelé que « l’enseignement est obligatoire, nous devons envoyer tous les enfants à l’école ».
Toutefois, « Il peut y avoir des exceptions mais qui devront être attestées par un médecin, a-t-il précisé. Ma recommandation, dans ce cas, est d’arriver à ce qu’une formule familiale permette d’envoyer quand même l’enfant à l’école. »
Quant à la prime d’équipement informatique pour les enseignants, le sujet est « sur la table. Nous allons avoir avec les organisations syndicales au cours des prochains jours et des prochaines semaines, des discussions sur les augmentations de rémunération des professeurs […]. Parmi ces éléments d’augmentation, il y a l’idée d’une prime informatique », a expliqué Jean-Michel Blanquer.
Cette prime « se déclencherait au début de l’année civile, mais si nous fermons des écoles ou si nous sommes en situation d’avoir une partie d’enseignement à distance, alors on serait capable de donner l’équipement informatique » aux enseignants, a-t-il annoncé.
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