Alors que les indicateurs de mal-être des étudiants « sont au rouge » depuis la fermeture des universités, la ministre de l’Enseignement supérieur a évoqué ce matin des pistes pour favoriser leur retour plus massif en présentiel.
Eviter la pause déjeuner
Interrogée ce jeudi matin sur France 2, la ministre a indiqué « travailler avec les conférences des présidents, avec les directeurs d’établissements, pour voir comment on peut faire revenir plus d’étudiants tout en garantissant à la fois leur propre sécurité et le fait que ça ne fasse pas reflamber l’épidémie ».
Elle a notamment évoqué un retour de tous, « mais en groupes plus restreints. On peut discuter avec les établissements (et c’est ce qu’on fait) pour voir si on peut les faire venir par demi-journée pour éviter la pause du déjeuner », a-t-elle expliqué.
En effet, pour elle, la difficulté concerne les « moments de brassage » : « quand on est à l’université, on passe d’une salle à l’autre, on se croise, on prend un café sur le chemin. Ce sont ces moments-là qui sont difficiles, après quand on est assis, avec un masque, on est dans des conditions beaucoup plus sécurisantes. »
Détresse psychologique pour 31 % des étudiants
Frédérique Vidal a également affirmé que tout était fait « pour que cette année universitaire et surtout les diplômes à la fin gardent leur valeur ». « C’est un travail que je veux saluer de la part des équipes pédagogiques », a-t-elle indiqué. « C’est pourquoi nous avons autorisé des examens en présentiel, […] que certains étudiants contestent ». Selon la ministre, « à peu près 20% » des examens seraient concernés.
La ministre n’a pas nié la situation difficile dans laquelle se trouvaient de nombreux étudiants. « On est tous soumis à des contraintes terribles, je crois que psychologiquement, l’incertitude nous mine tous, et plus encore les jeunes parce que c’est l’âge où normalement ils se projettent dans l’avenir, et c’est vraiment très compliqué pour eux. C’est pour cela que vraiment on va tout faire pour que leur 2e semestre soit le plus normal possible », a-t-elle assuré.
Selon l’Observatoire de la vie étudiante, cité par France info, « en septembre, 31% des étudiants présentaient des signes de détresse psychologique, 16,1% auraient eu une dépression sévère et 11,4% des idées suicidaires ». D’après Caroline Combes, médecin et directrice du centre de santé universitaire de Lyon, « la solution, qui pour l’instant n’est pas possible, serait de faire revenir les étudiants sur les campus pour qu’ils soient en lien avec leurs pairs et leurs enseignants. Qu’ils puissent avoir des conditions leur permettant de vivre leur jeunesse, d’être motivés et enjoués, et d’affronter l’avenir de façon positive ».
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