A l’appel d’une intersyndicale, les lycées professionnels sont en grève aujourd’hui, pour la seconde fois depuis la rentrée. Ils réaffirment leur opposition au projet de réforme de l’enseignement professionnel du gouvernement, qui prévoit de réduire drastiquement la part des enseignements généraux dans les programmes, au profit des stages. En effet rapporte 20minutes aujourd’hui, « l’augmentation prévue du temps de stages est d’au moins 50 % » . De plus, des fermetures de lycées pro sont d’ores et déjà prévues pour la rentrée de septembre. Et parallèlement le gouvernement favorise le développement de l’apprentissage dans les CFA.
Des discussions sont pourtant en cours, depuis le 21 octobre, entre les syndicats de l’enseignement professionnel et Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, et se poursuivront jusqu’aux vacances de Noël. Mais dès le départ, les principaux syndicats le Snetaa-FO, la CGT et le Snuep-FSU ont refusé d’y participer, dénonçant le fait que tout était joué d’avance.
Sur twitter, nombreux sont ceux qui, dans la communauté éducative, apportent leur soutien à cette grève, et dénoncent le risque que représente cette réforme pour l’avenir de l’enseignement professionnel :
Parce que nous ne voulons pas que l’avenir de nos jeunes les plus fragiles s’arrête au pied de leur immeuble ou à la condition sociale de leur famille, nous sommes mobilisés ce 17 novembre contre la réforme du lycée professionnel @SUI_FSU#greve17novembre #SauvonsLeLyceePro
— Eric Nicollet (@Eric_Nicollet) November 16, 2022
D’ailleurs, ce sont des lycées pro qui ferment en premier lieu alors que l’État encourage et finance l’ouverture de Centre de Formation des Apprentis. Le nombre de CFA a été multiplié par 3 en deux ans. Pourtant très peu de contrôle existent sur la qualité des formations. pic.twitter.com/3HNhFDIr6y
— Germain Filoch (@germain____) November 17, 2022
«Face à la forte opposition des personnels, la ministre, malgré quelques infimes concessions, ne renonce pas en réalité à son projet. Elle persiste à vouloir imposer plus de stages aux élèves» https://t.co/nQUi18XFYC
— Lycées pro en danger (@Vive_LyceesPro) November 17, 2022
Mes collègues du pro se battent en ce moment pour les lycées pro…
— Mlle Pierson (@Morpheaaane) November 12, 2022
Le gouvernement veut augmenter les temps de stage à charge pour le patron de lui faire l’apprentissage scolaire.
Donc non, le lycée, même pro, n’a pas vocation à former au monde du travail. Et c’est très bien!
Sur les 7 lycées que la Région Île-de-France veut fermer à Paris dès septembre 2023, il y a 6 lycées pro. Une coïncidence sans doute 🤔
— Benjamin Bauné (@bnbaune) November 9, 2022
Si le ministère de l’Education nationale ne dénombre que 8, 84% de grévistes dans les LP, la mobilisation semble importante, d’après Sigrid Gerardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, et la sénatrice Céline Brulin :
Belle mobilisation des profs des lycées pro ! Cette réforme suscite une très large opposition que le gouvernement doit entendre. La voie professionnelle c’est un tiers des lycéens de notre pays. Améliorer leur formation oui, la casser, non ! #lyceeprofessionnel https://t.co/MXtY2E7WvR
— Céline Brulin (@Celine_Brulin) November 17, 2022
Image d’accueil : Getty
J’ai enseigné 39 ans (1963/2002), dont 35 ans dans le même Lycée Professionnel.
Je suis fier et satisfait d’avoir formé de nombreux élèves, intéressés par leur parcours pour obtenir un
CAP, un BEP ou un Bac PRO.
NE LEUR ENLEVONS PAS DES HEURES DE CULTURE GENERALE QUI LEUR PERMETTENT DE MIEUX
S’INTEGRER, APPRECIER ET VIVRE LEUR VIE, pas seulement professionnelle, MAIS PERSONNELLE, CITOYENNE
ET RELATIONNELLE…
Merci.