Dans son projet de transformation du collège, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a dévoilé lundi 9 janvier 2023 ses premières mesures relatives au cycle 3 (qui est celui de la liaison entre l’école et le collège et couvre les classes de CM1, CM2 et 6e).
Dans le projet de réforme, le gouvernement souhaite « construire une nouvelle 6e qui puisse assurer à chaque élève, dans la continuité des actions déjà engagées à l’école primaire, de maîtriser les savoirs fondamentaux indispensables à la suite de sa scolarité. Afin de remédier aux difficultés scolaires et de donner aux élèves les mêmes chances de réussite » .
Parmi les difficultés scolaires identifiées par le gouvernement, le décrochage de la pratique sportive au collège. Il fait déjà l’objet d’une expérimentation cette année. Dans une note de service datée du 26 août 2022, le gouvernement annonçait en effet mettre en place dès septembre 2022 pour les établissements volontaires 2 heures de sport hebdomadaires supplémentaires pour lutter contre la sédentarité. Et réconcilier certains jeunes avec la pratique du sport : « tout particulièrement pour les filles au cours du cycle 4 ainsi que pour les élèves à besoins particuliers ». Ces heures de sport supplémentaires sont assurées par les clubs et associations sportives/socio-sportives locaux.
Dans son projet de transformation du collège, le gouvernement a annoncé lundi 9 janvier 2023, le renforcement de la pratique sportive, avec une généralisation des 2 heures de sport hebdomadaires.
Une annonce que le syndicat des professeurs d’EPS, le SNEP-FSU déplore dans un communiqué publié le même jour. Il reproche au gouvernement de s’appuyer sur “des expérimentations qui n’ont pas eu le temps de vivre et pour lesquelles aucune évaluation qualitative n’a été faite et partagée”.
Le mal-être des profs d’EPS
Le SNEP-FSU reproche également au gouvernement de vouloir “externaliser” les missions normalement attribuées aux enseignants d’EPS : “Une de leur mission principale est la démocratisation de la culture physique sportive et artistique, et d’y faire adhérer les élèves, […] Pourtant, sur injonction présidentielle, on préfère « externaliser » cette mission à d’autres ou, comme c’est le cas à de nombreux endroits, étiqueter des dispositifs existants en « deux heures de sport supplémentaires » pour répondre à des desiderata institutionnels et faire de l’affichage« .
Selon le syndicat, cette réforme ne va faire qu’aggraver le mal-être des profs d’EPS qui « se posent la question de leur utilité sociale et du rôle qu’on souhaite leur faire jouer dans le système éducatif » . Ces deux heures supplémentaires sont, selon le syndicat, “sources d’inégalités importantes” et de mise en concurrence entre l’AS (association sportive) et l’EPS. Le SNEP-FSU demande “d’augmenter significativement les horaires d’EPS (4h pour toutes et tous), de lever les freins telle que l’organisation de cours le mercredi après-midi, de développer plus encore le sport scolaire, […] et d’en finir avec des dispositifs faits de bric et de broc non pérennes”.
Externaliser des missions que pourraient remplir des enseignants formés au sujet… bienvenue dans le quotidien des professeurs documentalistes !