A l’occasion du 60e anniversaire de la signature du traité de l’Elysée, l’ADEAF (Association pour le Développement de l’Enseignement de l’Allemand en France) et la VdF (Verein der Französischlehrer:innen, fédération allemande des professeurs de français ) adressent une lettre commune au Président Emmanuel Macron et au Chancelier Olaf Scholz.
Les deux associations constatent que l’apprentissage des deux langues partenaires est en baisse dans les deux pays, alors que dans le cadre d’une nouvelle Stratégie pour le développement de l’apprentissage de la langue du partenaire signée le 24 novembre 2022, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et le Plénipotentiaire chargé des affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande Hendrik Wüst, déclarent vouloir rendre accessible aux jeunes l’apprentissage de la langue du partenaire et les encourager à rencontrer leurs voisins.
Chute des effectifs d’élèves
Pour rappel, en France, indique l’ADEAF, en 1994, plus de 600 000 élèves choisissaient la langue de Goethe comme première langue vivante. En 2021, ils étaient moins de 150 000 (selon l’analyse des statistiques de l’Éducation Nationale par l’ADEAF). Et du côté des enseignants, en 2022, c’est plus de 70 % des postes d’enseignants d’allemand qui sont vacants.
Pour Thèrèse Clerc, présidente de l’ADEAF « L’allemand court le risque de basculer dans les langues rares « .
En Allemagne parallèllement, les élèves délaissent le français. Sur le site FLE.fr, on apprend ainsi que pour l’année scolaire 2021-2022, seuls 15,3% des élèves allemands avaient choisi d’étudier le français à l’école, alors que l’anglais était choisi par 82,4% d’eux. Le français reste tout de même en deuxième position parmi les langues étrangères enseignées en Allemagne suivi du latin (6,4%) et de l’espagnol (5,9%).
3 heures hebdomadaires minimum
Dans leur lettre commune, l’ADEAF et la VdF réclament :
-Une place des langues vivantes dans les cursus scolaires à la hauteur de leur importance : deux langues vivantes dans tous les cursus, avec 3 heures hebdomadaires, un minimum pour l’apprentissage de la langue du partenaire
-Un véritable plan de relance de l’apprentissage de la langue du partenaire, doté de moyens financiers, adapté à la situation de chaque pays et élaboré en concertation avec les professeurs d’allemand en France et les professeurs de français en Allemagne
Les enseignants quant à eux semblent sceptiques quant à l’efficience des actions gouvernementales en faveur de l’apprentissage de l’allemand :
Les réformes du collège en 2016 et celle du lycée en 2019 ont massacré l’enseignement de l’allemand. Si vous voulez rompre avec ces politiques, c’est maintenant! Pour l’instant , on contemple des ruines. https://t.co/E7rYuIHBOO
— Claire Guéville (@VilleCG) January 22, 2023
Bien sûr , vous avez exprimé la légitime colère pour les promesses concernant l’enseignement de l’allemand en France et du français en Allemagne non tenues… 😏
— Chapeau Melon 🏳️🌈 🍓🎼🇩🇪🇺🇦 (@Farinelli75) January 22, 2023
vu comment l'enseignement de l'allemand a été massacré sur cette décennie par les différentes réformes… c'est juste pathétique !
— C&C φ 🐢🧹🔻🍓 (@Insoumis_Chan) January 22, 2023
Bien sûr! Et qu’en est-il du plan de relance de l’allemand en France ? … Combien de temps les profs d’allemand vont-ils encore devoir enseigner sur plusieurs établissements, avoir des niveaux regroupés, etc.? https://t.co/cPPG1ZMHu4
— Diddlina📚 (@AllemandProf) January 22, 2023
C’est anormal d’enseigner l’Allemand avant l’université.
La langue véhiculaire est l’anglais.
L’éducation nationale n’a encore rien compris.
On doit sortir du système éducatif avec une bonne maîtrise de l’anglais, pas celui d’Oxford (encore une erreur) mais un anglais international.