Lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale mardi 24 janvier 2023, le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye a évoqué une nouvelle piste pour le recrutement de professeurs des écoles. La crise du recrutement de professeurs des écoles est forte, et pour la session 2022, 1800 postes n’ont pas été pourvus, dont 2 sur 3 en Ile-de-France.
Pap Ndiaye revient devant l’Assemblée Nationale sur les dispositifs mis en place pour tenter d’endiguer cette crise. Il mentionne les concours exceptionnels de recrutement des académies de Versailles et de Créteil, reconduits pour 2023 mais sous une forme différente -car passés en interne et non plus en externe, destinés aux contractuels, et ne s’adressant plus exclusivement aux candidats détenteurs d’un master 2- et étendus pour la première fois cette année à la Guyane.
Et il propose une nouvelle piste : une possibilité de titularisation au bout de 5 ans d’exercice du métier, sans passer le concours. Le ministre de l’Education nationale parle précisément de « recrutement et formation d’élèves professeurs qui seraient titularisés au bout de 5 ans. »
Cette proposition fait bondir la communauté éducative.
Pap Ndiaye vient bien d'annoncer que les professeurs des écoles seraient recrutés sans concours ? Quid de ceux qui l'ont : auront-ils un avantage légitime ?
— Cédric Labrousse (@CdricLabrousse) January 25, 2023
Impossible donc de vérifier leurs savoirs disciplinaires dans un concours d'entrée ?
L'enseignement au doigt mouillé.
Supprimer les concours ne rendra pas le métier plus attrayant. Les difficultés du terrain seront toujours là. Le salaire beaucoup trop bas aussi.
— HeyLo 🍓 (@EyLo52848977) January 25, 2023
Recourir à des personnes incompétentes, les garder car il n'y a personne d'autre,valider l'effondrement de l'Education…
— coucou (@misterPhilippeR) January 25, 2023
Tout ça parce qu'on a refusé de payer les enseignants dignement…
J'ai honte de nos gouvernants !
Nous savons tous que la fin des concours est actée.
— Pierafeu l’Homo sapien (@pierraf) January 25, 2023
Image d’accueil : Getty
Vu le niveau des français, des vigiles ou des gardiens de zoo suffiront a la place des professeurs pour garder les petits français… Plus étonné de l’état de ruine et de décharge de ce pays…
J’ai eu mon concours en 2000. Je l’ai passé en candidate libre alors que je bossais 35h par semaine comme emploi jeune dans un erea pour élèves en situation de handicaps moteurs.
A la rentrée je ferai partie des enseignants qui n’auront que 36€ de revalorisation salariale puisque ça fait 22 ans que j’ai eu le concours.
Je suis une bonne enseignante spécialisée. A mon rendez-vous de carrière j’ai eu très satisfaisant . Mes élèves en difficulté aiment venir dans la classe.
J’ai de la bouteille car je n’ai enseigné que dans l’adapté.
Je suis écœurée.
Écœurée de ce peu de considération que nous avons.
Écœurée des économies faites sur les élèves.
Écœurée de cette inclusion à tout prix qui n’est pas adaptée.
J’ai honte pour ma profession.
Sur toute ma carrière j’ai calculé.
J’ai perdu pas loin de 70000€ de pouvoir d’achat.
J’ai eu un accident du travail mais alors que je faisais les démarches pour le déclarer, j’ai été convoquée par mon inspectrice qui m’a interdit de le déclarer.
Tous ça ce sont des passages à l’acte de notre institution.
Maintenant je fais ce que je peux.
Pourtant j’ai été motivée.
Là je fais mon travail en classe et j’en ai terminé avec les projets.
C’est fini toutes ces heures de bénévolat.
J ai constaté déjà en tant qu Inspecteur une baisse de niveau importante au concours de PE et maintenant on va recruter dans la rue….les gouvernants de gauche comme de droite sont les responsables de ce déclassement professionnel !
Il est temps que des suppléants ayant fait leurs preuves soient enfin valorisés ! Cela doit se faire sous certaines conditions (visite ayant été validée, recommandation du chef d’établissement par exemple).
Je fais le même travail que certains de mes collègues titulaires, parfois même plus, pour être payée 2 fois moins ! Cela représente un abus !
Tout à fait d’accord ! Et notre expérience passée (en tout cas pour ma part) est un vrai plus et nous permet de réaliser à quel point c’est un beau métier malgré les difficultés actuelles !
Tour à fait d’accord, il ne faut mettre tout le mode dans le même sac, il y des contractuels recrutés pour leur compétences, leurs capacités avant le « speed dating » il fallait avoir un certain niveau d’études, passer devant devant un inspecteur avoir un cv intéressant. Et je peux vous dire que certains contractuels font mieux beaucoup leur métier que certains titulaires!!! Eh! oui!
Alors oui il faut au bout d’un moment que ces titulaires qui font leur boulot soient reconnus!
En quoi un contractuel de cinq ans d’ancienneté est-il incompétent? Si la personne détient un Master 2 en sciences de l’éducation, MEEF ou autre, elle devient incompétente parce qu’elle n’a pas le CRPE? C’est le terrain qui détermine un enseignant ou pas. Il serait temps d’être juste et de reconnaître que ce concours et le ne valent nullement le terrain. Petit rappel : les titulaires démissionnent, les contractuels également.
Sauf que la loi impose un concours pour entrer dans la fonction publique. Et heureusement, sinon on va encore entendre hurler hurler sur les résultats Pisa. Encore des annonces à la dubout….
Un socle minimal de connaissances est nécessaire dans plusieurs domaines pour un professeur des écoles : français, mathématiques, histoire-géographie………Leur cursus universitaire doit donc être adapté en plus d’une formation pédagogique solide. Pour les professeurs de lycée le cursus est par contre plus spécifique puisque correspondant à une discipline approfondie niveau master 2.
Si les conditions de recrutement ne sont pas laxistes on peut envisager une titularisation au bout de 5 ans mais après des inspections permettant de juger la qualité de l’enseignement dispensé comme cela existait auparavant.
Vu le niveau des élèves et des étudiants il me semble qu’un effort tout particulier doit être fait sur la formation polyvalente des professeurs des écoles primaires car c’est là que les enfants acquièrent les bases indispensables. Redresser la barre sera difficile mais pas impossible.
Par contre la revalorisation salariale promise n’est pas à la hauteur si l’on veut attirer des candidats valables.
Depuis plus de 20 ans, les universités ont essayé mille fois de mettre en place des licences pluridisciplinaires (scientifiques-littéraires) et elles ont toutes dû être supprimées vite fait. En effet, les titulaires d’un tel diplôme n’avaient qu’une seule issue : réussir le concours de professeur des écoles. S’ils échouaient, il leur était absolument impossible de se reconvertir car aucune UFR disciplinaire ne pouvait logiquement les accepter en master. Il leur fallait donc recommencer à zéro après 5 années d’études universitaires pour rien. La seule solution rationnelle serait de recréer des Ecoles normales d’instituteurs avec un concours d’entrée l’année du bac (puisqu’un bac est pluridisciplinaire par définition). Mais les créateurs des IUFM et leurs héritiers tenaient à une licence universitaire et ils n’ont jamais voulu en démordre. Depuis 1991 donc, la situation est bloquée. La plupart des lauréats du concours ont un niveau désastreux en maths et ce n’est guère mieux en français, tel qu’on devrait l’enseigner en primaire (=centré sur la grammaire et l’orthographe). Les seuls un peu compétents sont les candidats en reconversion (essentiellement des candidates) qui, après avoir travaillé 10, 15 ans ou plus en entreprise et avoir élevé leurs enfants, décident de changer de vie et de devenir « instit ». Le monde de l’enseignement primaire marche sur la tête.
Enfin un truc intelligent. Si le professeur des écoles a exercé pendant 5 ans et qu il est bien noté à quoi bon passer un concours avec un niveau seconde qui ne servira strictement à rien. Si passer le concours permettait d avoir des bons professeurs des écoles ça se serait. Réussir un concours et avoir la fibre de l enseignement est deux choses bien différentes.
bonjour
le premier diplôme que j’exigerais : le BAFA ! C’est à dire avoir déjà été en contact avec des enfants. Savoir gérer un groupe, des activités voire un budget. L pédagogie ne s’apprend pas à l’école
Le bafa nest pas un diplôme mais un brevet…donné…et aucune certitude de compétence pour son titulaire et je sais de quoi je parle
Je pense que Travis confond les verbes être et savoir. Je pense qu’il veut dire « ça se saurait » et pas « ça se serait » qui n’a aucun sens dans ce cas. Espérons qu’il n’est pas enseignant, ce serait un comble…
J espère que vous non plus, car le droit à l’erreur est important. Surtout avec l écriture automatique.