Dans un communiqué du SI.EN-UNSA publié le 14 janvier 2023, les Inspecteurs de l’Education Nationale expriment les « fortes tensions » ainsi que la perte de sens subies par la profession. « Certains envisagent même de quitter des missions où ils ont la sensation de ne plus faire ce pour quoi ils ont choisi ce métier » indique le syndicat.
Un moral en baisse depuis plusieurs années
En 2016 déjà, une étude avait révélé « un malaise profond » au sein de la profession, pointant des relations dégradées avec les enseignants, un manque de soutien de la hiérarchie, un manque d’autonomie et des conditions de travail en détérioration. Les inspecteurs, comme les enseignants, observent une complexification de leur métier due notamment à la multiplication de leurs missions.
« Les inspectrices et les inspecteurs n’ont plus le temps de se consacrer à ce qui devrait être leur mission centrale : l’accompagnement des équipes pédagogiques afin de les aider à mettre en œuvre les actions au service d’une meilleure réussite de tous les élèves »
SI.EN-UNSA
Le syndicat déplore entre autres que la quantité des dispositifs soit privilégiée par rapport à leur qualité par la hiérarchie, et en cite plusieurs exemples : programme pHARE, plan mathématiques, dispositif « Notre école, faisons-la ensemble… » Des « injonctions du ministère » qui seraient « aveuglément suivies par la hiérarchie intermédiaire des recteurs et des DASEN. »
« Ceux-ci leur enjoignent aussitôt d’exercer sur les enseignants un contrôle tatillon qui inhibe les initiatives au lieu de les encourager […] Nous avons l’impression de mettre les équipes pédagogiques en tension permanente sans que cela produise le moindre effet utile pour les élèves. Les réformes ou les mesures dont nous devons assurer la promotion plus que la compréhension, se traduisent systématiquement par l’urgence de faire remonter des chiffres, aussi flatteurs qu’illusoires. »
Un travail ingrat qui n’a pas d’influence sur les équipes pédagogiques, ni sur une possible évolution, ni d’autonomie créatrice. Ancien prof de génie électrique, conseiller pédagogique pendant 22 ans, on m’a invité à passer le concours d’inspecteur,ce que j’ai fait sans préparation donc échec, mais je ne sentais pas fait pour ce rôle, je préférais le contact avec les élèves, source d’échanges enrichissants pour les 2 parties et quel plaisir j’ai pris, mais eux aussi.
Bon je suis à la retraite depuis 25 ans et les choses ont bien changé, le contexte et la société itou. Bon courage aux enseignants.
Ils savaient toutes tous très bien ce qui les attendaient en devenant inspecteur(rice) , cela ne me fait ni chaud ni froid . Au moins ils n’ont pas à affronter les élèves et les familles , alors de quoi se plaignent -ils ? Ils ont ce qu’ils méritent et sont bien payés pour cela !
Vous avez l’air bien aigri…
Pour ma part, j’ai rencontré des personnes comme moi, tout aussi humaines et faillibles. Ce que j’ai repéré, c’est un grand courage face à une tâche des plus complexes.
Mon seul regret, chez certains, un manque debienveillance : j’ai subi cela cette semaine. Je suis psyen. J’ai défendu ma position avec tact et de façon ouverte, textes à l’appui.
Cela dit, j’ai été bouleversée par l’attitude plutôt que par le fond des propos. C’est-à-dire un ton dénué de respect pour ma sensibilité, comme mu par un besoin d’assurer une posture, alors qu’il n’y avait rien d’offensant ni d’illégitime dans mes propos. C’est là, l’écueil. Mais vous avez tout mon respect pour cette fonction mal comprise.
Parfaitement d’accord avec toi. Tous ces contremaîtres de l’éducation ipr, ien et même chefs d’établissement ont toujours appliqué docilement toutes les réformes, ils ont toujours expliqué aux enseignants ce qu’ils devaient faire que ce soit noir un jour puis blanc le lendemain avec la même conviction. Quand font-ils grève ? Jamais ! et en plus en bons petits soldats de leur hiérarchie ils procèdent au décompte des enseignants grévistes, ils pourraient au moins le faire le soir pour remonter des chiffres fiables, et bien non, comme de bons petits toutous ils remontent des chiffres partiels dès le matin.
Affronter les familles … et bien si, évidemment! Et heureusement! Un inspecteur qui fait son travail reçoit les familles des élèves lorsque c’est nécessaire. Ensuite je vous invite à regarder la grille salarial des IEN. Autant en fin de carrière c’est intéressant, autant 70 % du parcours n’en vaut pas la chandelle. 3000 euros pour bosser autant et tant de difficultés à gérer, je préfère directeur en REP ou REP +. Je serais mieux payée et j’aurais moins de pression. Enfin bref, on peut critiquer lorsque l’on connait… Sinon c’est du commentaire de comptoir.
Leur seule solution est d’entrer en résistance par rapport à leur hiérarchie, et de developper la solidarité avec les enseignants. Hélas, beaucoup préfèrent appliquer bêtement les consignes absurdes (dénoncées par leur syndicat), car, meme à leur petit niveau, « le pouvoir corrompt ».
C’est tout le » système » Éducation Nationale qui est sclérosé. Un mammouth, comme disait l’autre … Immobilisme, corporatisme, entre soi, suffisance et prétention. On est à mille lieues de la vraie vie.
« Relations dégradées avec les enseignants », tu m’étonnes !!! La majorité se montre servile avec ses propres supérieurs et harcèle férocement les enseignants, donnez un galon à un médiocre, vous en faites un tyran. Mes excuses aux rares qui se montrent courageux et aidants.
@Mp
On ne saurait mieux dire plus brièvement !
Mais ne vous excusez donc pas ! Ceux qui « se montrent courageux et aidants » ,comme vous dites, appartiennent à la famille des dahuts et autres licornes, ils n’existent pas.
Les enseignants pâtissent au quotidien de cette pression de la hiérarchie. L’évaluationite aiguë dont souffre l’éducation nationale dans le 1er degré ne permet pas aux élèves de progresser, seulement d’affirmer haut et fort que le niveau baisse, ce qui décourage les enseignants de tous leurs efforts et contribuent à créer ressentiment, épuisement, démotivation et… Manque de candidats au concours de recrutement !
Pourquoi ce gâchis ? Pourquoi étouffer la liberté pédagogique et l’expertise des professionnels de terrain ? Je suis triste et en colère de voir la dégradation de mon métier depuis 30 ans !
Une proposition de démission « conditionnelle » pour un rapport sorti de je ne sais où et cet inspecteur « spécialisé » promu bras droit de l’I.A par protection … Après 2 années sur la touche un procès me réintégra … c’est ça aussi certains inspecteurs…
Enseignant en lycée pro pendant 22 ans j’ai été inspecté par un personnage bien connu du rectorat, un inspecteur qui fût un prof incapable d’enseigner et quelqu’un qui prenait plaisir à humilier les professeurs.
Certains se sont retrouvés à l’hôpital, d’autres en arrêt maladie, d’autres sont partis.Toute notre académie le connait. Et il continue ! Parfois on faudrait un #metoo dans l’Éducation nationale.
Moi j’ai eu la chance d’avoir une rupture conventionnelle.
Personne ne m’a aidé suite à cette inspection où il a pendant 2h hurlé en m’accusant d’être une incapable. J’ai alerté la rectrice, fait un recours et les syndicats très au courant de ces façons de faire …ne font rien car ce monsieur doit avoir des appuis certains.
Seul un IEN a réagi. Mais les structures
Alors le malaise des inspecteurs? Non je n’y crois pas. C’est un corps ultra protégé, qui n’a réellement aucune action sur les conditions de travail des enseignants. Tellement déconnectés des réalités de terrain. S’ils trouvent que leur métier n’a plus de sens à eux d’agir ou de partir.
Impossible de plaindre de corps de métier utra-privilégié qui en aucun cas n’aide les enseignants.
Les enseignants ont donc du mal à admettre qu’ils doivent être évalués comme tous les autres travailleurs ? Il ne faut pas qu’ils s’étonnent que leurs élèves rejettent leur autorité….ils donnent l’exemple.
Maintenant ils peuvent aussi subir la pression que eux même nous font subir parfois. C’est poche hein ??
La pression qu’ils vous font subir? Toi tu ne dois pas connaître l’éducation nationale. Les profs ont toujours été inspectés. Cela ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier mais ce corps a toujours existé. Et ils sont loin d’être bienveillants comme les profs avec leurs élèves. Jamais rien n’a de grâce à leurs yeux, c’est sanction plutôt qu’aide. Ils viennent pour te démolir.
Aucun sentiment face à une hiérarchie qui ne nous connaît pas et a oublié les difficultés du terrain.
Enseignant premier degrès REP+ depuis 16 ans
Dans la formation des inspecteurs il devrait y avoir obligatoirement un an à la tête d’une classe (de CP de préférence) au sein d’une école avant d’entrer en fonction. Enseignants et futur inspecteur pourraient alors se respecter, se comprendre, travailler ensemble pour les élèves. Et aussi ne pas gaspiller du temps pour essayer de répondre positivement à des injonctions venues d’en haut à mille lieues de la réalité du terrain. Apprendre à se faire confiance, ça n’a pas de prix.
J’ai connu des inspecteurs de tous calibres dans ma carrière et j’ai pu apprécier ceux qui avaient de la carrure humaine et qui en connaissaient un rayon en pédagogie.Mais je n’ai pas dévié de mon chemin, parfois sanctionné par une note qui m’interdisait une promotion. Se tenir debout, ça se paye parfois.
Mes encouragements aux couples enseigants-inspecteurs qui fonctionnent. Personne ne détient la vérité en pédagogie, surtout pas les pseudo neuro-scientifiques. Un peu d’humilité serait bienvenue.