Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye a parlé des hausses de salaires des enseignants dans une interview au journal Le Parisien le 2 avril 2023. Ces hausses doivent en effet être effectives en septembre prochain, comme il l’avait annoncé en février dernier. Il avait alors précisé à ce moment-là que la hausse des salaires se ferait de deux façons : « la part dite « socle » inconditionnelle permettant une augmentation moyenne de 10% en septembre 2023 par rapport à 2020 et la part dite « pacte » pour les professeurs volontaires » liée à de nouvelles missions définies « à partir d’une analyse des besoins effectuée dans les établissements. «
L’annonce de ce « pacte enseignant » avait suscité un vif mécontentement au sein de la communauté éducative, certains le qualifiant même d’arnaque. La hausse promise aurait due être sans conditions, et pour les syndicats enseignants, « le pacte est un instrument qui ne répond en rien aux attentes des collègues et aux besoins de l’Ecole. Loin de contribuer à la revalorisation attendue par toutes et tous, le pacte va conduire à un alourdissement de la charge de travail des personnels. »
« C’est toujours 0 € ? »
Dans son interview du 2 avril, Pap Ndiaye indique qu’il annoncera « les mesures de revalorisation dans la première quinzaine d’avril », et que, malgré l’opposition de l’intersyndicale enseignante, « le pacte enseignant » sera bien maintenu.
Les propos du ministre ont fait réagir les enseignants sur les réseaux sociaux :
« J’annoncerai les hausses de salaire des enseignants dans les quinze prochains jours ».
— Valérie (@ValeriePestre) April 2, 2023
Traduction: « on vous tient, si vous voulez gagner plus il va falloir travailler plus! » #enseignants #salaires #EducationNationale https://t.co/y2bgW2YNyY
C’est toujours 0 € ?
— @sofitlse (@sofitlse1) April 2, 2023
Je crains le pire…
— Mme Le ProfesseurSVT 💉💉💉 (@LeProfesseursvt) April 2, 2023
Faut pas rêver, ce sera « pinuts » et avec compensation (ex.le pacte). Et cela pour un pourcentage réduit d’enseignants (débutants ou jusqu’à milieu de carrière).
— boudeur’s (@4bouders) April 3, 2023
Image d’accueil : Getty
Le problème du pacte c’est qu’il n’est pas précisé si les signataires toucheront chaque mois la somme proposée peut importe que les heures soient faites ou non ou si il faut faire le nombre d’heures concernées puis être payé deux mois après (comme c’est déjà le cas avec les heures supplémentaires actuelles) ou alors si c’est un cumul et on touche la prime en fin d’année scolaire.
C’est très confus et on dirait vraiment que le ministère lui même n’arrive pas à mettre en place ce pacte qui apparaît de moins en moins convaincant.
Faire encore plus d’heures pour gagner en moyenne 10% de plus qu’en 2020, alors que l’inflation sur la même période est de 11,5%. C’est bien d’une BAISSE de rémunération qu’il s’agit en réalité.
Si l’ensemble des enseignants qui ne voient pas leur salaire augmenter ( ou le voient augmenter de manière ridicule) s’arrêtent de travailler, le ministre aura-t-il suffisamment de personnes pour assurer les cours des absents ? Se rendra-t-il compte que de nombreux enseignants réfléchissent à quitter l’Education Nationale, même en milieu de carrière ? Le Ministre a-t-il conscience que le pacte a essentiellement pour conséquence de privilégier la quantité à la qualité ? Ne serait – il pas temps de donner du temps aux enseignants pour travailler l’innovation et la cohésion pédagogique ? Il n’y a pas de secret, le temps est un facteur indispensable à la qualité de l’enseignement. Certes, on peut réfléchir à régler les problématiques d’absences des enseignants mais cela peut passer par d’autres moyens. En augmentant le nombres d’heures postes, en n’imposant pas 2H sup obligatoire dans les établissements, en allégeant les classes, les collègues seraient plus disponibles pour d’autres missions. Bref améliorer les conditions de travail semble la 1ere étape nécessaire .
la première quinzaine d’avril est passée, et comme ma soeur Anne, nous ne voyons toujours rien venir…