D’après une étude du Fonds national de prévention de la CNRACL, les ATSEM sont 62 % à penser que leur travail impacte négativement leur santé physique ou psychologique. Cette enquête, intitulée « Prévenir les risques et améliorer les conditions de travail des ATSEM », a été menée au sein de 340 écoles maternelles, dans le but de proposer des actions pour améliorer la prévention des risques liés au métier. 15 employeurs d’ATSEM (communes et communautés de communes) y ont participé.
Dégradation du sommeil et arrêts de travail
L’étude souligne que si 3 répondantes sur 4 affirment être fières de leur travail, la satisfaction des ATSEM au travail diminue lorsque le nombre d’enfants à charge augmente. 62 % des interrogées estiment en outre que leur travail a des conséquences négatives sur leur santé physique ou psychologique. Une répondante sur 2 ressent une dégradation de la qualité de son sommeil, et une sur trois a déjà été arrêtée pour un motif lié à son activité professionnelle. Cet impact négatif du travail sur la santé augmente avec l’ancienneté.
L’étude met également en avant un cumul d’activités au cours de la journée qui « laisse peu de place aux temps morts et est un accélérateur de pénibilité ». Il expose en outre les ATSEM à plusieurs types de risques professionnels : risques liés aux postures contraignantes par exemple, ou risques liés aux exigences émotionnelles.
Des actions mises en place par les employeurs
Suite à cette première analyse, les communes employeuses ont élaboré des plans d’action afin de réduire les risques identifiés. Par exemple, 51 % des ATSEM jugent que leur employeur ne communique pas suffisamment autour de ses projets. Pour faciliter l’échange d’informations, la ville d’Angers a mis en place un responsable périscolaire dans chaque école, chargé notamment de diffuser les informations de la collectivité vers les ATSEM.
Sur la formation des ATSEM, « un axe fort d’amélioration » puisque seules 47 % d’entre elles indiquent être au courant des dispositifs auxquelles elles ont droit, certaines actions ont également été mises en oeuvre. La ville de Toulon, par exemple, a conçu des plans de formation basés sur les demandes des personnels recueillies via un questionnaire. L’étude insiste également sur le fait qu’« il est indispensable de sensibiliser le corps enseignant au fait que les ATSEM ont également droit à la formation, afin que la possibilité de leur absence ne soit pas source de tensions et ne suscite chez les ATSEM de la culpabilité ou une renonciation à la formation ».
La rémunération, « facteur de déficit de reconnaissance le plus important »
Enfin, l’étude met en avant le sentiment de non-reconnaissance exprimé par certaines ATSEM : « être assimilées à des ‘dames de service’ ou à des ‘dames balais’, ne pas recevoir d’aide de la part de l’enseignant lors des tâches pénibles, ne pas être associées aux choix impactant l’organisation de leur travail (matériel, planification…) »… Elle souligne également que pour 79% des répondantes, la rémunération « demeure de loin le facteur de déficit de reconnaissance le plus important ».
Soulignant que le traitement indiciaire des ATSEM est défini par l’Etat et qu’il n’est donc pas du ressort de l’employeur de le modifier, le document indique que ce dernier peut toutefois agir sur leur régime indemnitaire. C’est ainsi le cas à Maxéville : la ville a doublé le montant du régime indemnitaire accordé aux ATSEM. La ville de Nice, de son côté, leur a attribué une indemnité de sujétion en compensation de la pénibilité.
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