Des résultats « profondément inquiétants pour notre société » : le syndicat Unsa-Education a publié le 29 mai la 11e édition de son Baromètre annuel, portant sur les conditions de travail, la reconnaissance ou les perspectives de carrières, et s’inquiète du « découragement alarmant » des personnels de l’éducation, de la recherche et de la culture.
14 % seulement des enseignants conseilleraient leur métier à un jeune
Ce Baromètre, réalisé du 5 mars au 5 avril auprès de 34 585 personnels (enseignants, Perdir, AESH, directeurs d’écoles, administratifs…), montre un fort attachement de ces derniers à leur métier puisque 92 % des répondants affirment aimer leur profession. Mais « cet enthousiasme s’effrite dans le détail » déplore l’Unsa : seuls 19 % conseilleraient leur métier à un jeune (14 % pour les enseignants), alors qu’ils étaient 41,8 % en 2016. En outre 38 % des répondants se disent prêts à changer de métier vers le public (50 % chez les IA-IPR et 44 % chez les IEN).
Néanmoins, 73 % sont heureux d’exercer leur profession (82 % chez les enseignants-chercheurs).
« Une opposition aux mesures annoncées »
Un problème de dévalorisation émerge toutefois, puisque 71 % des répondants ne ressentent ni reconnaissance ni respect dans le cadre de leur activité professionnelle.
L’enquête pointe également la défiance envers la politique éducative actuelle. Dans l’Education nationale, 91 % des répondants sont en désaccord avec les choix politiques faits dans leur secteur d’activité. Interviewé par l’AEF le 31 mai, Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa-Education, souligne que, contrairement à Jean-Michel Blanquer, il n’y a « pas de défiance spécifique contre Pap Ndiaye, mais bien une opposition aux mesures annoncées et au président de la République ».
Des conditions de travail qui se dégradent
Quant aux conditions de travail, 90 % estiment qu’elles se sont dégradées ces dernières années. Les personnels souhaitent notamment une amélioration de leur pouvoir d’achat (une priorité pour 65 % d’entre eux), de leur charge de travail (51 %), et de leurs perspectives de carrière (38 %). Dans les métiers de l’encadrement, la charge de travail arrive en première préoccupation, mettant en avant le « mal-être croissant » de ces métiers, explique Frédéric Marchand.
« La situation des métiers d’encadrement doit être prise en charge avant qu’il ne soit trop tard », estime ainsi l’Unsa-Education. Le syndicat s’interroge également : « le manque d’adhésion aux choix politiques devrait intriguer le gouvernement, quand manifestement ses éléments de langage ne passent pas auprès des personnels : pourquoi proposer plus de missions quand 51% des personnels posent un problème de charge de travail ? »
Quel effondrement !