Dans un communiqué publié mardi 27 mai, le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye, a annoncé l’élaboration d’un nouveau programme et d’un plan de formation pour les personnels, avec comme priorités l’égalité filles-garçons, la lutte contre toutes les formes de discriminations liées à l’identité de genre ou l’orientation sexuelle réelle ou supposée, ainsi qu’à la notion de consentement à l’école. “L’éducation à la sexualité est une obligation légale, inscrite au sein du Code de l’éducation.” rappelle-t-il dans son communiqué.
Pourtant, le code de l’éducation prévoit déjà dans l’article L312-16 une éducation qui prône “l’égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre les préjugés sexistes, et la lutte contre les violences faites aux femmes […] Et ce, à tous les stades de la scolarité.” Et au niveau de sa mise en place, l’article L312-16 précise que les écoles, les collèges et les lycées doivent mettre en place au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène.
15 % des 15 à 24 ans disent avoir bénéficié de plus de 6 séances durant leur scolarité
Seulement, d’après une enquête IFOP pour “Cas d’école” publiée en février 2023, seules 15 % des 15 à 24 ans disent avoir bénéficié de plus de 6 séances d’éducation sexuelle dans toute leur scolarité. 17 % des élèves n’auraient même jamais eu le moindre cours sur le sujet.
Les associations Le Planning familial, Sidaction et SOS homophobie, parties prenantes de “Cas d’école”, reprochent “un manquement de l’État.” Et accusent le gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses en matière d’éducation à la sexualité, pourtant cruciale à l’éducation des élèves car elle “leur fournit les informations dont ils ont besoin pour comprendre leur corps, les relations sexuelles, la contraception et les maladies sexuellement transmissibles” précisent les associations.
Des ressources pédagogiques élaborées pour accompagner les personnels de l’Éducation nationale
Afin de faciliter la mise en œuvre de ce nouveau plan, le ministère de l’Éducation nationale a fait appel au Conseil supérieur des programmes. Ce dernier sera chargé d’élaborer pour chaque niveau d’enseignement, une proposition de programme précisant les thèmes et les notions qui devront être abordés. Structuré par cycles, ce programme sera adapté à chaque niveau afin de couvrir les trois champs de l’éducation à la sexualité : biologique, psycho-émotionnel et juridique et social.
Sur la base de ces programmes, des ressources pédagogiques seront élaborées afin d’accompagner les personnels de l’Éducation nationale dans sa mise en œuvre. Le dispositif devrait être déployé durant l’année scolaire 2023-2024. Le ministère de l’Éducation nationale précise également qu’il publiera chaque année, en juin, une enquête sur la mise en œuvre par les établissements et les écoles de l’éducation à la sexualité.
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