Article publié le 24/08, mis à jour le 25/08.
Epreuves de spécialités repoussées et rentrée avancée : à moins de deux semaines de la rentrée 2023, le Président de la République Emmanuel Macron a présenté, dans une interview publiée par le Point le 23 août, ses projets pour l’année scolaire à venir.
Des « ajustements » prévus sur la date de passation des épreuves de spécialité du bac
Le Président est notamment revenu sur l’organisation des épreuves de spécialité du baccalauréat, actuellement programmées au mois de mars. « Nous sommes pragmatiques et on ne peut pas avoir des épreuves si tôt dans l’année », a ainsi indiqué Emmanuel Macron, précisant que des « ajustements » seront annoncés dans les prochains jours.
Le positionnement des épreuves de spécialités du bac en mars est dénoncé depuis plusieurs années par la communauté éducative. Associations d’enseignants, syndicats et inspecteurs réclament un report plus tard dans l’année, afin d’avoir le temps de boucler les programmes et d’éviter un absentéisme massif des élèves au mois de juin. Mais cette revendication n’avait pas été prise en compte par le gouvernement. L’annonce du Président a donc suscité quelques réactions ironiques des enseignants.
Il faut rappeler que cette idée d’avancer les épreuves de spécialité en mars est une idée de Macron lui-même ! Et c’est encore lui qui l’année dernière est intervenu pour empêcher le report des épreuves en juin. #BacBlanquer #BacMacron https://t.co/lLAXKXcRtP
— Claire Guéville (@VilleCG) August 23, 2023
Et pour conclure, je lis que #Macron déplore les épreuves de spécialités du bac en mars…
— Simon Grivet (@SimonGrivet) August 23, 2023
Une réforme que le duo d’incompétents Pierre Mathiot et Jean Michel Blanquer ont infligé aux lycéens et aux profs…à sa demande 😂
Une refonte des programmes d’histoire
Emmanuel Macron a également annoncé dans le Point sa volonté de « renforcer la formation de nos enseignants en histoire et en instruction civique », et envisage une refonte des programmes dans ces deux matières. « L’histoire doit être enseignée chronologiquement et l’instruction civique, devenir une matière essentielle. Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs sera lu dans chaque classe puis débattu », a-t-il indiqué.
Des propos qui ont « irrité » l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG). Pour elle, laisser entendre que les programmes d’histoire ne sont plus chronologiques relève « a minima d’une fake news, au pire d’une erreur de lecture des programmes scolaires ».
🔴 Communiqué du bureau national de l’@APHG_National « Un domaine réservé au “coup de comm” ? » après l’entretien du Président de la République au magazine @LePoint
— APHG (@APHG_National) August 24, 2023
➡️ https://t.co/YxdSz4yvXk pic.twitter.com/oQ9XHLXJgz
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Une réduction des vacances scolaires…
C’est un débat qui agite la sphère éducative depuis de nombreuses années : les vacances scolaires sont-elles trop longues ? Pour le Président, « il y a trop de vacances, et des journées trop chargées ». Il souhaite donc, pour les élèves « qui en ont besoin », avancer la rentrée scolaire au 20 août « pour leur permettre de faire du rattrapage ». Il a également exprimé sa volonté de « reconquérir le mois de juin pour les élèves qui ne passent pas d’épreuves en fin d’année ».
Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), faire rentrer certains élèves avant les autres n’est pas une bonne idée. Les élèves concernés risquent « d’apparenter cela à une sanction » a-t-il estimé sur francetvinfo le 24 août. Il a rappelé l’existence du dispositif Ecole ouverte « qui prend en charge des élèves en amont de la rentrée, soit pour du scolaire, soit pour des activités culturelles ou artistiques ». Et indiqué que « si le président souhaite généraliser ce dispositif, il va falloir trouver des ressources ».
… qui « stigmatise » un certain type d’élèves
De son côté, la FSU-Snuipp se dit “choquée” des propos du président de la République. Interrogé à l’occasion d’une conférence de presse, le syndicat estime que le Chef de l’État “stigmatise” un certain type d’élèves. Et pour Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, “il y a le droit aux vacances” pour ces enfants, “qui doivent pouvoir aussi partir et découvrir des choses”. Elle s’interroge : “On a déjà des stages de remise à niveau, quel sera leur état physique et mental avant la Toussaint ?”
Mais les élèves ne seront pas les seuls touchés par cette rentrée anticipée. En ce qui concerne les enseignants, le syndicat estime que ces derniers “ne seront pas prompts à répondre à une reprise le 20 août, […] qu’ils ne sont pas là pour recevoir des injonctions et qu’ils ont juste besoin de moyens pour réaliser leur métier.”
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