Le 7 décembre dernier, un cours de français au collège Jacques-Cartier d’Issou, dans les Yvelines, a suscité la polémique. Une enseignante a présenté l’œuvre du XVIIe siècle « Diane et Actéon » de Giuseppe Cesari, à une classe de sixième, déclenchant des réactions parmi les élèves. Cette toile illustre une scène de la mythologie, tirée des Métamorphoses d’Ovide, où Actéon surprend la déesse Diane au bain avec ses nymphes. L’œuvre est en relation avec des textes étudiés au programme. Certains élèves auraient alors détourné le regard, se disant offusqués, expliquant que les cinq femmes nues représentées étaient contraires à leurs convictions religieuses. L’enseignante aurait ensuite été accusée d’avoir tenu, pendant son exposé, des propos racistes et interrogé des élèves de confession musulmane pour les mettre mal à l’aise selon BFM.
La professeure de français incriminée a réagi en portant plainte pour dénonciation calomnieuse. Elle a également demandé une protection fonctionnelle pour que l’Éducation nationale l’assiste juridiquement.
Les enseignants de l’établissement « n’ont plus les moyens de faire face »
La secrétaire générale du SGEN-CFDT, Catherine Nave-Bekhti, a souligné sur France Info mardi 12 décembre que cet incident ravivait la mémoire de l’assassinat de Samuel Paty, « avec un démarage qui y ressemble à s’y méprendre, ce qui provoque des peurs et des angoisses légitimes. »
Elle a également fait mention du fait que l’établissement avait déjà lancé un appel à l’aide le 1er décembre dernier. Les enseignants du collège concerné « n’ont plus les moyens de faire face » aux différentes problématiques auxquelles est confronté l’établissement, comme « le manque de personnel de vie scolaire, une CPE à 80% et un établissement qui accueille un plus grand nombre d’élèves que la capacité pour laquelle il a été construit » précise t-elle.
« Zéro impunité, zéro complicité »
Face à la situation, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, s’est rendu au collège Jacques-Cartier d’Issou. Il a souligné les principes fondamentaux de l’éducation française, mettant en avant le respect de l’autorité, de la laïcité et des valeurs républicaines. Il a réaffirmé la politique de « Zéro impunité, zéro complicité » face aux atteintes à la laïcité et a promis de divulguer en fin de semaine le nombre et la nature de ces incidents depuis la rentrée. « On ne détourne pas le regard devant un tableau, on ne se bouche pas les oreilles en cours de musique, on ne porte pas de tenues religieuses » , a-t-il rappelé.
Le ministre a également annoncé la mise en place d’une procédure disciplinaire à l’encontre des élèves responsables de la situation, précisant qu’ils avaient reconnu les faits. Des mesures de renfort seront mises en œuvre, notamment des postes supplémentaires pour les équipes de vie scolaire, un poste de CPE, ainsi que des renforts pour les assistants d’éducation et les accompagnants des élèves en situation de handicap. Une équipe académique « valeurs de la République » sera également déployée au collège Jacques-Cartier pour accompagner la communauté éducative.
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