Dans un communiqué commun, syndicats de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et organisations étudiantes appellent à « mettre les universités et les laboratoires de recherche à l’arrêt le vendredi 8 mars », pour dénoncer « des mesures largement insuffisantes » et le « manque d’engagement budgétaire » du ministère pour l’égalité femmes-hommes au sein de l’ESR. Le syndicat Sud-Education appelle également, le même jour, les AESH à se mettre en grève pour « un vrai statut et pour l’égalité ».
Des « inégalités professionnelles » qui perdurent dans l’ESR
Dans son communiqué, l’intersyndicale enseignement et recherche pointe notamment du doigt « une précarité et des inégalités professionnelles qui perdurent ». En effet, souligne-t-elle. « le pourcentage de contractuelles parmi les femmes est supérieur à celui des hommes dans tous les types d’emplois de l’enseignement supérieur et de la recherche », avec une part plus importante de femmes chez les contractuelles que chez les titulaires. Cependant, même au sein des titulaires, « les femmes sont confrontées à un plafond de verre réel », estime l’intersyndicale, qui rappelle que « plus l’on monte dans les échelons, moins les femmes sont nombreuses ».
Les syndicats dénoncent également les « violences sexistes et sexuelles omniprésentes dans l’enseignement supérieur ». Ils citent ainsi le baromètre 2023 des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, selon lequel « près d’1 étudiant·e sur 10 (9%) déclare avoir été victime de violence sexuelle depuis son arrivée dans l’enseignement supérieur ». Enfin, ils déplorent l’ « absence de mixité et la sous-représentation des femmes dans certaines filières, notamment les plus prestigieuses ». Ils réclament donc « un véritable plan de lutte contre la diffusion de stéréotypes conduisant à une orientation genrée », soulignant également que « la revalorisation des métiers féminisés est une urgence ».
AESH : un métier « sous-rémunéré » car considéré comme « féminin »
Une revalorisation que revendique Sud Education pour les AESH. Dans un communiqué publié le 24 février, le syndicat appelle également ces personnels à la grève ce 8 mars. Il rappelle que « plus de 90 % des accompagnant·es des élèves en situation de handicap sont des femmes » et estime que « le métier d’AESH est sous-rémunéré car il est considéré comme ‘féminin’ ». Il pointe du doigt le « mépris scandaleux » dont fait preuve le ministère à l’égard des AESH, via une « indemnité REP/REP+ au rabais ». Pour lui, « le message est clair : une sous prime pour les sous-personnels ».
Sud Education revendique donc « une politique volontariste pour lutter contre la précarité imposée aux professionnel·les des métiers les plus féminisés, dont les AESH ».
Dans l’Education nationale, un second appel à la grève a été lancé pour le 19 mars, jour de grève pour les salaires commun à toute la Fonction publique.
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