Avec quels moyens les groupes de niveaux vont-ils être mis en place ? C’est la question qui taraude la communauté éducative et qui est (entre autres) à l’origine du mouvement de contestation du mardi 2 avril. Ce nouveau mouvement de grève qui a pour ambition de s’inscrire dans la durée, demande fermement l’abandon des mesures du « choc des savoirs » porté par l’ancien ministre de l’Éducation nationale et désormais premier ministre Gabriel Attal.
Et si Nicole Belloubet assurait sur France Inter mardi 26 mars être certaine d’avoir « les moyens de mettre en place les groupes de niveaux », un document interne de la direction des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale qui a fuité, indique le contraire. Selon le journal Le Monde, le ministère s’inquiéterait d’un réel manque d’enseignants disponibles pour assurer la mise en place de ces groupes de niveaux.
Les titulaires recrutés par concours ne suffiront pas à combler les manques
Alors que 2 330 postes sont nécessaires pour créer ces groupes selon le ministère, 1 500 devraient être récupérés par la suppression d’une heure de cours hebdomadaire pour tous les élèves de sixième mais 830 doivent encore être créés autrement, indique le document.
Dans un courrier adressé aux recteurs et daté du 28 mars, le directeur général des ressources humaines du ministère, Boris Melmoux-Eude, prévenait que la rentrée 2024 se préparait dans un contexte de « tensions particulièrement élevées sur la ressource disponible et les viviers existants. » Il appelait notamment le ministère à trouver des « solutions innovantes. »
Le ministère envisage également de faire appel à des enseignants du primaire
Et selon le document, le gouvernement pourrait ainsi faire appel pour la rentrée 2024 à des enseignants retraités. « Un peu plus de 1 000 enseignants de lettres et de mathématiques sont partis à la retraite au cours de la précédente année scolaire, sur l’ensemble du territoire ». Pour les convaincre, le gouvernement envisagerait de leur proposer un temps d’intervention limité dans le temps ainsi qu’une rémunération attractive.
Le ministère de l’Éducation nationale envisagerait également de faire appel à des professeurs du primaire pour enseigner le français et les mathématiques aux groupes de niveaux au collège. « Les académies auront la possibilité de réaliser une campagne de communication et de recrutement de professeurs des écoles volontaires pour un détachement dans les deux disciplines ciblées en direction des professeurs des écoles issus des départements de leur académie » , précise la direction des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale.
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