Cette année, la page de la réforme du lycée appliquée par Jean Michel Blanquer est définitivement tournée. Lors de l’annonce de son plan de « reconquête du mois de juin » en octobre 2023, l’ancien ministre de l’Éducation nationale et maintenant Premier ministre Gabriel Attal avait désavoué la réforme de son prédécesseur. Il expliquait que son calendrier avait « conduit à une désorganisation des établissements », une « démotivation » et de l’« absentéisme chez un grand nombre d’élèves de terminale ».
Désormais, les épreuves de spécialités se tiendront en juin, et non plus en mars, plus précisément les mercredi 19, jeudi 20 et vendredi 21 juin 2024. Mais ce changement du calendrier des épreuves pose des problèmes aux correcteurs. Dans un communiqué publié le 13 mai, l’association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) alerte sur les timings trop serrés qu’auront ces derniers pour corriger les copies.
Deux jours pour tout corriger
Dans son communiqué, l’association explique en effet que « des messages institutionnels et les premières convocations reçues laissent penser que les correcteurs n’auront que deux jours pour corriger leurs copies, avant de devoir assurer la tâche de jury de grand oral puis d’enchaîner sur les oraux de rattrapage. »
L’APHG demande donc à la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet de communiquer des « consignes nationales claires et communes à l’ensemble des académies. » Elle réclame également une meilleure répartition des « missions lourdes » avec la mobilisation pour le grand oral des professeurs de spécialité qui seraient sans tâche de correction, ainsi qu’une interdiction de réquisitionner des professeurs correcteurs ou jurys pour des tâches supplémentaires de surveillance.
Ces nouvelles dates ne sont « pas adaptées aux ressources disponibles dans les lycées »
En plus de l’histoire-géographie, cette situation se rapporte à toutes les épreuves de spécialités. Dans un communiqué publié le 25 avril 2024, le SNES FSU de l’académie de Versailles dénonce également le délai de seulement deux jours pour corriger les copies. Il juge la situation « intenable », et évoque même « de la maltraitance au travail ». Le syndicat réclame « plus de temps, de considération et de respect », et appelle à ce que « les convocations du Siec soient revues »
En octobre 2023, la Société des agrégés alertait déjà sur les problèmes que ce repositionnement des épreuves en juin allait causer. Sur X, elle expliquait que ces nouvelles dates pour les épreuves de spécialité n’étaient « pas adaptées aux ressources disponibles dans les lycées. » Elle ajoutait que l’organisation pour la tenue de ces épreuves risquait fort « d’être pratiquement irréalisable » et aggraverait « à coup sûr les conditions de travail, déjà à la limite du supportable, des personnels de direction, chargés de les organiser, et des professeurs, chargés de les corriger et de faire passer les oraux. »
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