Des allègements qui privent les élèves « de questionnements critiques sur le fonctionnement économique, social et politique de nos sociétés contemporaines » : dans un communiqué publié ce 25 juin, le syndicat Snes-FSU s’inquiète de la suppression annoncée de trois chapitres « emblématiques » du programme de SES pour le bac 2025.
Des enseignants en grève depuis le début du Grand oral
Depuis le début des épreuves du Grand oral, ce 24 juin 2024, les enseignants de SES sont en grève pour réclamer un allègement des programmes de la discipline. Une revendication qu’ils portent depuis fin septembre 2023, « depuis l’annonce du programme de douze chapitres en terminale pour le baccalauréat », explique la coprésidente de l’APSES Amandine Oullion, dans une interview accordée à 20 minutes le 25 juin.
Ce lundi 24 juin, la suppression de trois chapitres du programme de SES a été annoncée aux enseignants par mail. Mais « aucune décision n’a été officialisée, indique Amandine Oullion. Et en plus, elle a été prise sans concertation avec les enseignants de SES ». Elle dénonce également un problème dans le choix des chapitres supprimés. Ce que confirme Benjamin Quenesson, également coprésident de l’APSES, dans Télérama ce 26 juin. Le ministère de l’Education nationale veut en effet supprimer les chapitres « qui portaient sur le rôle joué par les pouvoirs publics dans la lutte contre les inégalités, sur l’inégalité des chances à l’école et sur les crises financières ». Or, « ces trois chapitres sont particulièrement sensibles, puisqu’ils traitent de l’action de l’État. Si on les supprime, les élèves seront moins armés intellectuellement, à l’issue de leur cursus scolaire, pour comprendre le fonctionnement de la société et les inégalités qui la structurent », déplore-t-il.
« Il est urgent de remettre l’ensemble des programmes sur la table »
Dans son communiqué du 25 juin, le SNES-FSU critique également ces « allègements très sélectifs » des programmes de SES. Si « les allègements annoncés donnent formellement raison aux personnels qui ont alerté toute l’année, avec le SNES-FSU, sur l’infaisabilité des programmes », ils posent « de graves problèmes, sur la forme comme sur le fond », estime le syndicat.
Le syndicat estime « urgent de remettre l’ensemble des programmes sur la table, dans un cadre qui permettra la concertation, la discussion, et le compromis ». Selon Amandine Oullion, la grève des enseignants de SES cessera avec « la garantie d’une mise en place d’un groupe de travail sur la réécriture des programmes de SES« .
Un bras de fer avec le ministère de l’Education nationale
Cette réécriture des programmes de SES est demandée depuis près d’un an par les enseignants. En septembre 2023, le ministère de l’Education nationale avait en effet, dans le but de « reconquérir le mois de juin », décidé de décaler les épreuves de spécialité de mars à juin pour le baccalauréat 2024. Une mesure vivement réclamée par les enseignants de SES, mais qui s’accompagnait de modifications des programmes d’examen de la discipline. Ces modifications avaient été très décriées par les professeurs, en particulier ceux de l’APSES, puisqu’elles consistaient en un « quasi doublement du programme » selon eux : le nombre de chapitres à maîtriser passait de 7 en 2023 à 12 en 2024.
Depuis, l’APSES n’avait cessé de dénoncer cette « situation intenable, qui vous impose des cadences infernales, et rend impossible l’appropriation réelle des savoirs et des compétences ». En mars 2024, l’association avait appelé les syndicats à déposer un préavis de grève pendant l’épreuve du Grand oral, si aucune mesure d’allègement n’était prise.
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