Cette année, plus de 300 postes aux CAPES de physique-chimie et mathématiques sont vacants. Image : Getty

Les résultats du CAPES externe 2024 ont été publié sur le site Cyclades.fr du ministère de l’Éducation nationale. Et si le taux de postes vacants est en baisse comparé à l’an dernier, les résultats n’en restent pas moins inquiétants.

Cette année, c’est donc 12% des postes offerts aux concours du CAPES externe qui ne sont pas pourvus. Les mathématiques, avec 209 postes non pourvus, contre 250 l’an dernier, restent la discipline la plus sévèrement touchée par cette pénurie avec la physique-chimie (142 postes vacants, contre 108 l’an dernier). Interrogée par Libération, la secrétaire générale du SNES-FSU Sophie Vénétitay, estime qu’« aujourd’hui, les étudiants en master mathématiques ou en physique-chimie préfèrent se diriger vers l’ingénierie plutôt que le professorat. » Elle pointe notamment la concurrence avec le secteur privé et d’autres métiers à bac + 5 qui sont aujourd’hui plus attractifs que les métiers de l’enseignement.

Les filières scientifiques ne sont pas les seules à être touchées. L’allemand (90 postes vacants) présente lui aussi, et ce depuis plusieurs années, de sérieux manques. Les lettres modernes (78) et les lettres classiques (33) sont également sérieusement touchées, et ce alors que le ministère de l’Éducation nationale avait pourtant supprimé une centaine de postes à pourvoir dans ces filières. Pour Sophie Vénétitay, les étudiants en licences de lettres ont plutôt tendance désormais à choisir les métiers de la communication plutôt que l’enseignement.

« Il ne va clairement pas y avoir assez de professeurs » pour les groupes de niveaux

Un véritable problème d’attractivité du métier, que la secrétaire générale du SNES-FSU impute directement à Emmanuel Macron. Elle pointe du doigt les promesses non tenues par le chef de l’État en ce qui concerne les revalorisations salariales. « Emmanuel Macron avait promis une augmentation de 10 % pour tous les enseignants en 2023 qui n’a pas été attribuée à tous. Il y a beaucoup de paroles, mais peu de faits. » Pour pallier ces problèmes d’attractivités, elle réclame une revalorisation salariale et la diminution des effectifs d’élèves dans les classes. « La France détient un triste record, celui du plus grand nombre d’élèves par classe au collège en Europe » précise-t-elle, en faisant référence au classement établi par l’OCDE en février 2023.

Devant la faiblesse du vivier d’enseignants, la mise en place des groupes de niveaux semble également en danger. Cette mesure qui entre dans le cadre du « choc des savoirs », nécessite de mobiliser une grande quantité de personnels. En avril dernier, le ministère envisageait d’ailleurs de faire appel à des retraités pour combler les manques. Pour Sophie Vénétitay l’issue est déjà claire : « il ne va clairement pas y avoir assez de professeurs. »