À partir de la rentrée 2024, le programme d’enseignement moral et civique (EMC) de la classe de CP abordera la question du « respect dû aux animaux de compagnie » dans le cadre de la compétence « Les règles collectives et l’autonomie ».
Une avancée dont « se réjouit » La Fondation Droit Animal (LFDA) dans un communiqué publié sur son site le 9 juillet 2024. Pour rappel, lorsque les nouveaux programmes d’enseignement moral et civique avaient été soumis à la consultation nationale par le ministère de l’Éducation nationale, l’association avait déploré l’absence des modules de sensibilisation au respect des animaux de compagnie, pourtant censés apparaitre dans le programme depuis 2021 et la loi contre la maltraitance animale. Grâce à la fondation, la version finale des programmes a donc été modifiée pour y mentionner l’éthique animale.
15% des enfants de CM1-CM2 ne considèrent pas qu’une vache peut être triste
Une éducation pour les plus jeune, qui apparaît comme de plus en plus nécessaire. Selon une étude menée par la chaire bien-être animal de VetAgro Sup sur le niveau de connaissance de 518 élèves de 25 classes de CM1-CM2 concernant le monde animal, 76 % d’entre eux ne classent pas l’humain au sein du règne animal, et un tiers se trompent quand il s’agit de déterminer de quel animal proviennent les nuggets.
Les résultats révèlent également que si les enfants sont proches des animaux de compagnie, ils restent éloignés des animaux d’élevage. Et si 97 % des enfants affirment qu’un chien peut être heureux, ils ne sont que 75 % à considérer qu’une vache peut être triste.
Une porte d’entrée pour aborder l’individualité d’un animal, en dehors de son appartenance à un être humain
Par ailleurs, dans le cadre de la compétence « Les règles collectives et l’autonomie » du nouveau programme d’EMC, les enseignants seront invités à initier leurs élèves « à la distinction entre propriété personnelle et collective » et à les aider « à comprendre le respect qui est dû à l’environnement et au vivant, des espaces familiers aux espaces plus lointains, qui sont des biens communs ». La fondation explique que « l’éthique animale intervient alors comme passerelle pour acquérir des compétences psychosociales et prosociales essentielles qui bénéficient tant aux humains qu’aux autres animaux. »
La Fondation déplore toutefois que le module ne s’arrête qu’aux animaux de compagnie, et intègre ces derniers dans la notion de « biens communs ». Elle estime que cela véhicule une vision soit « utilitariste » de l’animal dans sa relation avec l’homme, soit au contraire comme faisant partie « du grand tout de la biodiversité », ce qui ne permet pas d’appréhender les relations humain-animal sur des bases éthiques et scientifiques complètes. Cependant, elle espère que la pratique de ce module sera une porte d’entrée pour aborder auprès des élèves l’individualité d’un animal, en dehors de son appartenance ou non à un être humain.
Très bonne initiative : pourvu que ce soit respectée.