Nicole Belloubet a indiqué que l’application ou non de la réforme dépendra de la volonté du prochain gouvernement. Image : Getty

Après avoir poussé ces derniers jours pour que la réforme des enseignants se mette en place à la rentrée prochaine, la future ex-ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a reconnu mercredi 17 juillet sur RMC que cette réforme ne pourra « pas aller jusqu’à son terme du fait de la dissolution ».

Ce projet de loi, présenté par le président de la République en avril dernier, devait ramener le concours du professorat des écoles à bac + 3 (contre bac+ 5 actuellement). Sa mise en œuvre devait intervenir dès la rentrée de septembre 2024, et avait pour objectif de répondre à la pénurie persistante d’enseignants. Pour rappel, cette année, un total de 3 200 postes de concours d’enseignants sont restés non pourvus.

La ministre de l’Éducation nationale ne parle toutefois que d’une réforme différée et invite le prochain gouvernement à s’en emparer. La survie de ce texte dépendra donc du projet du futur gouvernement pour l’école.

« Il faudra reprendre ce dossier de bout en bout »

Cette réforme était particulièrement contestée par de nombreux syndicats enseignants depuis plusieurs semaines. Interrogé par Le Monde, Christophe Bonnet, secrétaire national de la CFDT-Éducation, formation, recherches publiques estime que « cette non-parution est l’aboutissement d’une série de péripéties d’un dossier mal géré du début à la fin ». Sophie Vénétitay, responsable du SNES-FSU, juge pour sa part qu’« il faudra reprendre ce dossier de bout en bout ».

Dans un communiqué publié le 17 juillet, le syndicat de l’enseignement supérieur SNESUP-FSU « continue de demander l’ouverture de réelles négociations dès la rentrée, pour une autre réforme, dans le respect des équipes et des étudiants, de leurs représentants et des instances. »

Les groupes de besoins se mettront en place pour la rentrée

Nicole Belloubet s’est par ailleurs dite convaincue que les « groupes de besoin » en français et en maths se « mettraient en place » à la rentrée dans le cadre du « choc des savoirs ». « J’ai souhaité que soient mis en place des groupes de besoin qui répondent vraiment à chaque besoin des élèves », a-t-elle précisé.

« Nous avons mis en place les moyens nécessaires. J’ai donné de la souplesse aux établissements pour qu’ils puissent adapter ce principe à leur réalité locale. Et je suis persuadée que ça se mettra en place », a-t-elle enfin affirmé.