Un adolescent né dans la précarité serait-il condamné à ne jamais en sortir ? Dans une note d’analyse publiée lundi 22 juillet et intitulée « La vie devant soi : adolescence précaire, avenir incertain ? », France Stratégie s’interroge sur la transmission de la pauvreté jusqu’à l’âge adulte.
Dans son rapport, l’institution fait le constat que parmi les anciens adolescents précaires, presque un sur quatre est pauvre « en conditions de vie » une fois adulte, contre environ un sur dix chez les anciens adolescents non précaires, ce qui représente un risque de pauvreté 2,25 fois plus élevé pour les adolescents précaires.
Pour considérer qu’un adolescent est en situation de précarité, il doit correspondre à au moins deux des quatre critères suivants explique l’institution. L’adolescent doit avoir un sentiment de précarité financière, ou une incapacité à partir en vacances, un manque quotidien de protéines, ou encore un manque de matériel scolaire. A partir de ces critères, 13,1 % des individus de l’échantillon sont concernés. L’institution précise par ailleurs que ce taux est un peu plus important chez les femmes (13,9 %) que chez les hommes (12 %). Cette étude a été réalisée sur un échantillon de quelque 5 500 adultes âgés de 30 à 54 ans en 2019.
« Le diplôme […] agit comme un facteur protecteur »
Dans son rapport, France Stratégie souligne que le premier facteur d’explication concernant la « transmission » de la pauvreté se trouve dès l’école. Il est écrit que « le diplôme est un déterminant majeur du niveau de vie à l’âge adulte. Ce dernier agit comme un facteur protecteur : plus le niveau de diplôme est élevé, plus le risque de se situer sous le seuil de pauvreté est faible. »
Seulement, l’institution précise que le manque de ressources pèse fortement sur la trajectoire scolaire de l’enfant. Ainsi, les adolescents qui connaissent la précarité ont près de 54 % de risque en plus que les adolescents non précaires de ne jamais obtenir de diplômes.
L’étude souligne néanmoins que « si près d’un ancien adolescent précaire sur trois a un niveau de vie parmi les 20 % les plus faibles à l’âge adulte, 30 % se situent parmi les 40 % les plus aisés ». Cela témoigne de l’hétérogénéité des trajectoires et d’une forme d’ascension sociale explique France Stratégie.
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