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Environ 5% des jeunes participants sont considérés en situation d’illettrisme. Image Getty

D’après une note d’information publiée en août 2024 par la direction de l’évaluation de la prospective et de la performance (DEPP), la situation de l’illettrisme chez les jeunes français reste préoccupante. Ce rapport, qui se base sur des données issues de l’évaluation en lecture menée lors de la journée défense et citoyenneté (JDC) 2023, révèle que 11,8 % des jeunes participants rencontrent des difficultés majeures en lecture, et que 5 % d’entre eux peuvent être considérés en situation d’illettrisme.

Pour rappel, la JDC concerne en principe les jeunes de 16 à 18 ans. Toutefois, certains n’ont pas rempli cette obligation dans les temps et sont donc âgés de 19 à 25 ans. Au total en 2023, ce sont 794 800 jeunes hommes et jeunes femmes qui ont participé à l’évaluation de lecture de la JDC. 

Le niveau d’étude, un facteur déterminant

Dans son rapport, la DEPP observe par ailleurs une hausse de la proportion de jeunes en difficulté, passant de 11,2% en 2022 à 11,8% en 2023. La part des jeunes lecteurs efficaces, qui représente 78,6 % des participants, demeure globalement stable, malgré un léger recul observé chez les filles.

Le niveau d’études apparaît comme un facteur déterminant dans la maîtrise de la lecture. Près de la moitié (48,9 %) des jeunes ayant un niveau d’études ne dépassant pas le collège sont en difficulté de lecture. Ce chiffre chute à 33,3 % pour ceux titulaires d’un CAP ou d’un BEP, et à seulement 4,7 % chez les lycéens des filières générales et technologiques.

De sérieuses disparités géographiques et de genre

L’étude met également en évidence des disparités marquées entre les sexes. Les garçons sont plus nombreux à se trouver en difficulté, avec 13,6 % d’entre eux en difficulté de lecture, contre 9,7 % des filles. Ces différences s’expliquent en partie par une proportion plus élevée de garçons dans les niveaux scolaires les plus bas, notamment en CAP-BEP, où les problèmes de lecture sont les plus prononcés. Bien que les garçons affichent un score légèrement supérieur en vocabulaire, ils peinent davantage à réussir les épreuves de compréhension et à automatiser les mécanismes de base du traitement du langage écrit.

Les résultats révèlent également de profondes disparités géographiques. Les départements du nord et de l’est de la France, ainsi que les territoires d’Outre-mer, enregistrent les taux les plus élevés de jeunes en difficulté. Les DROM, et particulièrement la Guyane et Mayotte, affichent des taux alarmants, atteignant respectivement 49,2 % et 52,8 %.