Malgré l’incertitude qui entoure la rentrée scolaire 2024, certaines réformes continuent de se mettre en place. Parmi elles, la réforme des lycées professionnels, progressivement appliquée depuis la rentrée 2023, termine cette année de rentrer en vigueur. Pour rappel, l’objectif d’Emmanuel Macron avec cette réforme était de lutter contre le décrochage, faciliter la poursuite des études et améliorer l’insertion dans l’emploi des élèves de la voie professionnelle.
Cette année, les terminales pro découvriront donc un nouveau calendrier avec la plupart des épreuves du bac qui sont désormais avancées au mois de mai. Les matières concernées sont le français, l’histoire-géographie, l’économie-gestion ou l’économie-droit, mais également les matières professionnelles. Pour ce qui est des autres bouleversements qui accompagnent ce nouveau calendrier, le nombre de semaines de cours passe de 26 à 22 et le nombre de semaines de formation en milieu professionnel passe de 8 à 6.
Une année en « Y »
Le changement le plus visible interviendra ensuite mi-mai. Les élèves découvriront alors un nouveau « parcours différencié », surnommé « année Y » par Nicole Belloubet à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée. Dans son dossier de présentation de l’année scolaire 2024-2025, le ministère de l’Éducation nationale explique que cette mesure a pour but de « préparer l’après-lycée professionnel par la réorganisation des six dernières semaines de l’année de terminale en un parcours différencié de préparation vers l’insertion ou vers la poursuite d’études ».
Concrètement, chaque élève pourra désormais choisir entre une période de six semaines de stage supplémentaires en entreprise afin de renforcer ses chances de trouver un emploi, ou des cours intensifs pour préparer des études supérieures.
Une réforme qui creuse les inégalités
Depuis son annonce, la réforme du lycée professionnelle n’a cessé d’être rejetée par la communauté éducative. Les syndicats accusent le gouvernement entre autres, de fournir de la main d’œuvre gratuite aux entreprises, ou encore de creuser les inégalités entre les élèves. Interrogé en février 2024, Axel Benoist, co-secrétaire général du SNUEP-FSU et enseignant en lycée pro dans l’académie de Rennes, faisait cette comparaison : « On a des ministres qui retirent leurs enfants de l’école publique pour les mettre dans le privé afin qu’ils aient plus de cours, et dans le même temps, on retire aux élèves des milieux les plus populaires du temps d’école. »
Car pour rappel, depuis la mise en place de la réforme du lycée professionnel qui a commencé en septembre 2023, c’est près de 170 heures de cours qui ont été supprimées pendant tout le cursus du lycée au profit de stages. Et résultat l’an dernier, la voie professionnelle est la seule filière à avoir constaté son taux de réussite au bac revenir au niveau d’avant Covid, tandis que les résultats des filières générales et technologiques se sont maintenus.
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