Les paroles de Nicole Belloubet qui alertait sur la nécessité de « sanctuariser le budget de l’Éducation nationale » résonnent alors que l’inspection générale des finances (IGF) et l’inspection générale de l’éducation ont publié le 4 septembre 2024, un rapport qui s’intitule « Revue de dépenses. Dispositifs en faveur de la jeunesse« . Ce document, commandé par Matignon à l’automne 2023, explore différents scénarios pour réaliser des économies sur le budget de l’Éducation nationale.
Et le postulat est clair : les évolutions démographiques en cours ne sont « pas suffisamment prises en compte » dans les dispositifs mis en œuvre par le ministère de l’Éducation nationale. En clair, le rapport pointe du doigt les moyens qui « ont sensiblement augmenté », tandis que les effectifs d’élèves diminuent. « Les perspectives démographiques à court et moyen terme peuvent (…) justifier une réduction des moyens d’enseignement nécessaires, à politique éducative constante ». Il y a donc, selon l’Inspection générale des finances, des économies importantes à réaliser.
La fermeture de près de 2 000 écoles à venir ?
Pour cela, le rapport suggère trois « scénarios ». Le premier propose une meilleure répartition des élèves dans chaque classe. Cette mesure amènerait à la fermeture de 600 classes en école primaire, entre 1 000 et 1 450 classes au collège, et entre 1 380 et 1 820 classes au lycée. Le deuxième scénario évoque le relèvement du seuil de dédoublement des classes en REP et REP +. Aujourd’hui fixé à 12 élèves par classe, il pourrait grimper à 17, entraînant la fermeture de 2 359 classes.
Pour ce qui est du troisième scénario, le rapport propose carrément d’identifier les établissements scolaires dont les élèves « pourraient être accueillis dans une école du même secteur à moins de 20 minutes de temps de trajet en voiture ». Une mesure qui permettrait de fermer pas moins de 1 925 écoles et de supprimer près de 5 000 postes en équivalent temps plein.
La France déjà championne d’Europe des classes surchargées
En décembre 2023, le ministère de l’Éducation nationale avait déjà annoncé une baisse historique du nombre d’élèves par classe dans le premier degré pour la rentrée 2024, ce qui avait conduit à la suppression de 650 postes. Les syndicats avaient alors exprimé leurs inquiétudes, avançant que, malgré la baisse des effectifs, les suppressions de postes n’étaient pas justifiées, en raison des difficultés de remplacement et des besoins spécifiques en éducation prioritaire.
L’Éducation nationale, de son côté, avait défendu ces mesures en invoquant une amélioration des taux d’encadrement. Cependant, la France reste en décalage par rapport à la moyenne européenne, avec 22 élèves par classe en élémentaire et 26 au collège, contre respectivement 19 et 21 dans l’Union européenne.
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