Ce dimanche 2 février, lors des commémorations des 80 ans de la libération de Colmar, Emmanuel Macron a été interpellé par un jeune sur le sujet des vacances scolaires. Le président a saisi l’occasion pour réaffirmer son intention de « rouvrir » le débat sur le temps scolaire. « La France a des vacances plus longues que dans beaucoup de pays. La question que l’on peut se poser pour nos enfants est : est-ce qu’il ne faut pas un peu revoir les vacances pour pouvoir décontraindre les semaines et mieux apprendre ? », a déclaré le chef de l’État.

Actuellement, les élèves français bénéficient de huit semaines de congés en été. Seuls l’Italie (13 semaines), la Grèce (12 semaines), l’Espagne (11 semaines) et la Suède (10 semaines) dépassent la France. À titre de comparaison, en Allemagne, les vacances d’été ne durent que six semaines.

Un sujet de diversion

Mais pour les syndicats enseignants, cette annonce n’a rien d’anodin. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, a déclaré sur France Info, y voir surtout une tentative de détourner l’attention des véritables problèmes du système éducatif. « Emmanuel Macron nous ressort l’idée des vacances scolaires. Ce n’est pas une surprise, il le fait à chaque fois qu’il a besoin de faire diversion et de parler d’autre chose que des sujets urgents de l’école. Parler des vacances quand l’école s’effondre, c’est quand même très facile », déclare-t-elle. Sophie Vénétitay insiste sur les véritables priorités, selon elle : « L’école est en train de s’effondrer, on manque de professeurs, il faut recruter, il faut surtout augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail. »

Le débat sur la longueur des vacances scolaires n’est pas nouveau. En effet, mi-janvier, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne avait affirmé que « les coupures longues se traduisent par des pertes de niveau pour les élèves les plus fragiles ». Sophie Vénétitay se dit prête à discuter avec la ministre sur « le temps scolaire des élèves ». Cependant, elle déclare que « sur la question du temps scolaire et des vacances scolaires, bien souvent, les différents gouvernements ont eu davantage tendance à entendre le lobby du tourisme plutôt que les intérêts des élèves et des professeurs ».

Pour cette professeure des écoles enfin, ce sujet n’est vraiment pas prioritaire en ce moment dans l’éducation :

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