Un quart des collèges n’a pas pu mettre en place ces groupes de besoin selon le SNPDEN. Image : Getty

Pour lutter contre l’échec scolaire, l’ancien ministre de l’Education nationale Gabriel Attal avait annoncé en décembre 2023 un « choc des savoirs ». Il s’agit d’une série de mesures fortes pour relever le niveau des élèves et renforcer la maîtrise des « savoirs fondamentaux ».
Parmi les mesures évoquées par le ministère, la création de groupes de niveau (appelés désormais groupes de besoin) en français et en mathématiques pour les classes de 6e et de 5e. Une méthode fortement contestée par la communauté éducative qui met en avant le « tri social » et plaide pour conserver de l’hétérogénéité dans les groupes. Depuis la rentrée de septembre 2024, cette mesure a été mise en place dans les collèges. Mais à peine cette réforme a vu le jour, les difficultés de son application apparaissent, contraignants les collèges à s’organiser différemment.

Groupes de besoin : pas suffisamment de postes pour les encadrer

Dans une enquête publiée ce 11 septembre par le SNPDEN – premier syndicat de chefs d’établissement – un quart des collèges n’a pas pu mettre en place ces groupes de besoin pour l’ensemble des heures de mathématiques et de français. Les raisons : un manque de moyens, le casse-tête des emplois du temps, les questions matérielles… Le syndicat révèle également que sur les 3000 répondants à l’enquête, « près de la moitié des principaux interrogés affirme ne pas avoir eu assez de postes pour organiser ces groupes ». Par ailleurs, seulement « 21% des répondants ont construit uniquement des groupes homogènes, de bons, de moyens et de faibles », comme le voulait initialement Gabriel Attal.

« Il fallait beaucoup de moyens »

Une autre enquête sur le même sujet a été réalisée par le SNES-FSU auprès de 546 collèges. Elle révèle que « 64,5% des collèges ne mettent pas en place les groupes de niveaux tels que voulus par Gabriel Attal ». Les raisons : les mêmes citées par le SNPDEN. Le syndicat évoque également une grande désorganisation, des incertitudes et continue de se mobiliser pour obtenir l’abrogation du “choc des savoirs”.

Pour Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du SNPDEN, relayé par RTL : « Pour financer un dispositif comme celui-ci, il fallait beaucoup de moyens. Ça a été attribué, mais de façon insuffisante par rapport aux besoins ». Enfin, pour mettre en place ces groupes de besoin, certains établissements ont dû renoncer à leurs dispositifs tels que des sections européennes, des classes dédoublées ou encore des options comme le latin. Enfin, d’après le ministère, les « groupes de besoin », mis en place avec souplesse pour éviter tout tri social, comme voulu par la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse démissionnaire Nicole Belloubet, sont eux bien instaurés.