Dans un communiqué daté du 5 décembre présentant les grandes lignes du projet de loi « pour une école de la confiance » de Jean-Michel Blanquer, est évoqué le pré-recrutement des enseignants.
Pour rappel, le parcours de recrutement de l’enseignant est aujourd’hui le suivant :
Aujourd’hui, le métier d’enseignant souffre d’un manque d’attractivité. Dans une étude d’impact du projet de loi « pour une école de la confiance », citée par AEF, présentée en Conseil des ministres le 5 décembre dernier, le ministère de l’Education nationale évoque un « taux de sélectivité au concours de professeur inférieur à 1,3 par poste » dans les académies de Créteil ou Versailles. Le ministère évoque aussi « le nombre de démissions annuelles de professeurs stagiaires qui a doublé en 5 ans dans le premier degré et est en hausse de 18 % dans le second degré ».
Dès la licence
Pour attirer les jeunes vers le métier d’enseignant, le gouvernement indique, dans son étude d’impact, vouloir mettre en place dès septembre 2019 un parcours de préprofessionnalisation, dès la L2. Durant 3 ans, les étudiants se destinant à devenir enseignant, auraient ainsi le statut d’assistant d’éducation, et travailleraient en alternance dans un établissement.
L’étude indique également que ce dispositif concernera :
- dans le premier degré, « les académies déficitaires en termes de viviers de candidats aux concours du professorat »,
- dans le second degré, toutes les académies, « avec un ciblage prioritaire sur les disciplines qui connaissent les plus fortes tensions en matière de recrutement (mathématiques, lettres, anglais, allemand…) »
A ce jour, le montant de la rémunération de ces étudiants n’est pas fixée. La formation des futurs enseignants se fera elle dans de nouveaux établissements : les »Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation« , qui se substitueront aux actuelles ESPE. Les INSPE devraient offrir, outre la possibilité de suivre une formation dès la licence, une formation basée sur l’alternance.
« Aujourd’hui, le métier d’enseignant souffre d’un manque d’attractivité » je suis peut-être trop bête pour comprendre mais en quoi précariser encore plus le personnel (donner un statut de contractuel à des étudiants?!?) redonnera de l’attractivité au métier d’enseignant?
nos différents gouvernements ont tous dégradé nos conditions de travail, sans réel rébellion des profs (le fameux « ne faisons pas de vague pour le bien des élèves »)
l’état en a rien à faire de la jeunesse ou du personnel, ce qui compte à la fin c’est le budget et celui-ci doit baisser, notre ministre semble être un spécialiste de la belle com’ (« j’ai confiance en vous » « il faut revaloriser le travail ») et fait exactement l’inverse
mais il y a une lueur d’espoir, le mouvement des gilets jaunes (même si il est loin d’être parfait) va peut-être réussir à inverser la tendance au niveau politique (langue de bois, gestion technocratique…) en espérant que les médias tradi soient moins corporate avec l’état (il n’y a qu’à voir le traitement des violence policières par les grand médias…)
@jean : c’est sans doute parce que le réel et seul objectif est de réduire les coûts, mais cela ne peut pas (encore ?) être annoncé tel quel, donc les décideurs font semblant de s’intéresser au problème de l’attractivité et les gens font semblant de les écouter. Enfin, une majorité de médias ne fait pas semblant, puisqu’ils n’y comprennent rien et n’ont pas envie de s’emparer du sujet.