Jean-Michel Blanquer porte actuellement deux réformes importantes du quinquennat, celle de la réforme du Bac et celle de la réforme du lycée. Au micro du Grand Jury RTL – LCI – Le Figaro, le ministre de l’Éducation nationale s’est exprimé sur le contexte social et politique tendu, et sur l’émergence des « stylos rouges ».
Le contexte social actuel est fortement marqué par le mouvement des gilets jaunes. Cela n’a pas échappé au ministre de l’Éducation nationale qui a consacré le début de son entretien à répondre aux questions sur cette crise. Mais Jean-Michel Blanquer n’en a pas oublié les dossiers sur l’éducation. Interrogé par Francette Popineau du syndicat SNUipp-FSU, sur l’article 1 de la loi sur l’école de la confiance, le ministre a tenu à rassurer les personnels de l’éducation quant à l’obligation de réserve demandée sur les réseaux sociaux. Il rappelle que la liberté d’expression est un droit et il n’exige aucune restriction ni sanction envers des mouvements comme #PasDeVague ou #JeSuisEnseignant #JeSuisEnseignante. L’article 1 souhaite davantage « faire de l’école un lieu de confiance » rassure Jean-Michel Blanquer, qui se dit même prêt à le modifier afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté.
L’émergence des « Stylos rouges »
Jean-Michel Blanquer a souhaité également parlé des « Stylos rouges ». De plus en plus de professeurs se revendiquant de ce mouvement né sur les réseaux sociaux et qui compte plus de 52 000 membres, réclament une hausse de leur salaire. Face à ces fonctionnaires victimes du gel d’indice et donc d’une baisse de leur salaire, le ministre a déclaré « j’aime les professeurs, j’en suis un », cette déclaration est pour le ministre la preuve qu’il agit pour les professeurs et « personne ne doit douter de [sa] détermination ». S’il est d’accord « avec le diagnostic posé par le mouvement des stylos rouges », Jean-Michel Blanquer rappelle que les choix budgétaires qu’il opère sont en faveur du pouvoir d’achat des professeurs, « l’accent est d’ailleurs mis sur les professeurs des écoles car c’est là où un rattrapage est à faire ».
750 millions d’euros par an pour les enjeux de pouvoir d’achat des professeurs
Les enseignants du second degré ne seront pas oubliés puisque « des mesures d’achat » seront également prises. Le ministre s’est aussi expliqué sur les primes généralisées et les primes au mérite, le paiement des heures supplémentaires, et sur les primes de 1 000 euros accordées aux professeurs en réseau d’éducation prioritaire. Et le ministre « ne compte pas s’arrêter là », il se déclare prêt à discuter et à travailler avec ce qui émanera des « stylos rouges » sur les conditions matérielles des professeurs, pour mettre en place un observatoire de la rémunération des professeurs.
Enfin, le ministre a fait le bilan des mesures déjà entrées en vigueur comme le dédoublement des classes de CP et de CE1, ou la mise en place de la dictée quotidienne prévue dans les recommandations pédagogiques. Quant à la suppression de 2 650 postes dans l’éducation en 2019, le ministre s’est justifié en évoquant le meilleur taux d’encadrement des élèves mais est resté très vague sur la question. La préoccupation des rythmes scolaires a aussi été mise sur la table, le ministre s’est dit ouvert aux expérimentations, afin que les élèves commencent la classe plus tard. Tous ces sujets seront de nouveaux abordés dans les semaines à venir, lorsque le projet de loi sur l’école de la confiance sera débattu en février prochain.
» Quant à la suppression de 2 650 postes dans l’éducation en 2019, le ministre s’est justifié en évoquant le meilleur taux d’encadrement des élèves mais est resté très vague sur la question. » Sans doute compte-t-on avoir recours en masse à des contractuels, non formés,sans connaissance des programmes, sans expérience d’enseignement à des classes de 30 élèves, public peu captif qui saisit très vite les failles de l’adulte placé devant lui. Mais peut-être n’a-t-on plus le choix quand on sait que, faute de candidats en nombre suffisant au concours, les futurs enseignants sont admis avec 5/20 , quand on sait que la pénurie de professeurs de maths est telle qu’à l’espe, certains futurs enseignants de maths n’auront pas le niveau pour enseigner en lycée ! Le métier d’enseignant est tellement peu attractif que même les sacro-saintes » vacances » ne font plus recette.