Véronique, enseignante d’allemand en lycée dans l’académie de Caen :
« C’est une copie où tous les exercices sont faits. Elle est lisible et bien présentée. Intelligible aussi : l’examinateur comprend tout dès la première lecture. Mieux : elle le rend tellement curieux qu’il en oublie les fautes. Avant l’épreuve, deux points importants. Faites une liste des consignes d’exercices les plus couramment utilisées pour comprendre exactement ce qui est demandé. Faites des listes de vocabulaire résumant les thématiques importantes sur les quatre notions du programme. Révisez-les. Pendant l’épreuve, lisez vraiment les documents. Au besoin, surlignez tous les mots que vous comprenez et bâtissez votre compréhension à partir de là. Faites un brouillon schématique : dans l’idéal, une carte mentale avec vos idées. Rédigez directement sur la copie. Relisez-vous. »
Tristan, enseignant d’histoire-géographie en lycée dans l’académie de Lille :
« Une bonne copie au bac doit être propre, c’est-à-dire, bien présentée. Elle doit être organisée, et claire. Elle doit donner l’impression d’un travail sérieux, une copie sale et mal organisée, donne l’impression d’un travail confus et bâclé. L’élève doit aussi être en mesure de restituer suffisamment de connaissances pour « nourrir » son devoir. Enfin, la copie doit répondre de manière précise et argumentée au sujet posé. Il ne s’agit pas d’écrire des lignes et des lignes qui sont souvent du « blabla », mais plutôt de montrer dans un raisonnement court et construit, une vraie capacité de réflexion. Il est évident qu’il faut que l’élève respecte scrupuleusement la méthode de l’exercice demandé. »
Sonia, enseignante de mathématiques en lycée dans l’académie de Versailles :
« Sur le fond, une bonne copie de bac ne fera d’impasse sur aucun thème et abordera un maximum de questions en explicitant les liens qui existent entre elles : « on déduit de la question 2) » etc. Un candidat prouve qu’il a compris un exercice quand il articule correctement les arguments au fil d’un raisonnement. Il est également indispensable de rédiger en citant correctement les théorèmes utilisés, après avoir énoncé les hypothèses permettant de les appliquer.
Par ailleurs trop d’élèves négligent la présentation de leur copie de bac. Une copie brouillonne laisse présager que le candidat ne maîtrise pas son sujet. À l’opposé, une écriture lisible, une bonne orthographe, des questions numérotées, des résultats soulignés, et des graphiques précis mettent le correcteur « en appétit ». Soigner sa copie n’est pas une perte de temps, cela influence positivement le correcteur au moment où il arrondit la note. »
Clarisse, enseignante de SES en lycée dans l’académie de Créteil :
« En SES, il est très important de répondre aux questions posées de façon claire et précise. Pour cela, il est nécessaire de bien maîtriser son cours. Le jour de l’épreuve, il faut faire attention à organiser ses réponses de façon claire, en construisant un plan au brouillon et en séparant les arguments en paragraphes lors de la rédaction. Pour la dissertation et la troisième partie de l’épreuve composée, on doit utiliser à la fois les notions et les mécanismes acquis au cours de l’année et les informations tirées du dossier documentaire. Comme pour toutes les épreuves, la copie doit être bien présentée, lisible et l’orthographe doit être correcte. »
Les membres du bureau de l’Union des Professeurs de Physique-Chimie (UdPPC) :
« Sur la forme, une bonne copie est une copie agréable à lire : l’écriture est lisible, l’expression est claire et l’orthographe convenable, les résultats sont encadrés. Préférer une rature simple à la règle aux couches de correcteur… Les questions sont bien identifiées et dans l’ordre, donc laisser de la place si on ne connaît pas une réponse pour pouvoir y répondre plus tard. Sur le fond, les applications numériques sont accompagnées de leur unité avec un nombre de chiffres significatifs adaptés aux données. Lorsque c’est demandé, les résultats sont justifiés à l’aide des connaissances personnelles ou d’informations trouvées dans les documents. Mais, même sans justification exigée, le correcteur doit pouvoir comprendre le raisonnement mené. Il faut enfin avoir un regard critique et ne pas laisser un résultat visiblement faux sans un commentaire. »
Chloé, enseignante d’italien (tous niveaux) dans l’académie de Lyon et fondatrice du site Parlar’italiano :
« Une bonne copie doit répondre correctement aux questions avec des phrases grammaticalement correctes et cohérentes grâce à une bonne maîtrise du vocabulaire utilisé durant l’année scolaire. Si le thème traite de l’écologie, il faudra connaître les champs lexicaux du recyclage et des énergies renouvelables. L’expression écrite est souvent la partie la plus difficile puisque cette partie est notée sur la bonne maîtrise de la langue, sur l’utilisation du vocabulaire adéquat et le réemploi du vocabulaire des programmes. Une bonne copie montre une bonne maîtrise de la langue italienne, une bonne compréhension des documents mais elle exige aussi de l’apprenant qu’il sache rebondir sur la thématique à travers une réflexion personnelle construite. L’originalité est toujours la bienvenue et permet de marquer des points. »
Bertrand, enseignant de philosophie en lycée dans l’académie de Clermont-Ferrand et vice-président de l’Appep :
« Commençons par une évidence : une bonne copie de philosophie est une copie qui traite le sujet choisi par le candidat. Toutefois, traiter le sujet ne consiste ni à faire étalage d’opinions sans fondement ou d’évidences du sens commun, ni à réciter un cours de philosophie appris par cœur. En conséquence, il s’agit, par un effort d’analyse, de dégager les problèmes contenus dans les sujets de dissertation ou le texte à expliquer, qui engagent une réflexion cohérente évaluant la pertinence des positions possibles. Pour ce faire, le candidat est invité à mener des raisonnements précis et rigoureux mobilisant les connaissances et les outils conceptuels acquis durant l’année, à rédiger le plus clairement possible en procédant à des distinctions conceptuelles, et à exercer son jugement réfléchi. »
Ariane, enseignante de français en lycée dans l’académie de Versailles :
« A l’écrit, le candidat devra organiser son temps de façon proportionnelle au barème. Il lira bien tous les sujets pour avoir une idée plus précise des problématiques d’écriture du corpus. Pour la question de corpus, notée sur 4 points, on attend du candidat qu’il confronte les textes, c’est-à-dire qu’il s’interroge sur ses similitudes et ses différences. Il ne faut surtout pas traiter les textes les uns après les autres. En ce qui concerne le commentaire littéraire, noté sur 16 points, on attend du candidat qu’il évite de simplement reformuler ce que dit le texte, au risque de faire de la paraphrase. On l’encouragera à s’interroger sur l’effet que produit le texte et sur les techniques d’écriture mises en œuvre par l’auteur à cette fin. Il fera un brouillon synthétique non rédigé, et soignera la mise en forme de sa pensée sur la copie finale. »
Soizic, enseignante d’anglais en lycée dans l’académie de Nantes :
« La bonne copie de bac est celle qui, pour la compréhension, répond de façon claire aux questions. Ce n’est pas la peine d’essayer de noyer le poisson ou de broder. Bien relire le texte et les questions, pour éviter les trop nombreuses erreurs de lecture des consignes : « what qualities.. ? » est au pluriel par exemple, donc nécessite au moins 2 items. En expression, on validera les copies qui montrent peu d’erreurs syntaxiques. Bien revoir les bases, l’adjectif, les temps de verbe, les pronoms. Et faire preuve d’invention ou de réflexion, même si parfois les sujets n’inspirent pas. Penser aussi à utiliser le texte, qui pose déjà des questions sur le thème et donne des pistes. »
Les épreuves écrites anticipées auront lieu, quant à elles, le lundi 17 juin 2019 pour le français (ES, S) et français et littérature (L), et le mercredi 19 juin 2019 pour les sciences (L, ES).
Les résultats seront communiqués le vendredi 5 juillet 2019.
Article publié le 2 juin 2017, mis à jour le 27 mai 2019
Mon fils (de 11 ans) est diagnostiqué HPI ET dyspraxique (dysgraphie importante) : excellentes capacités pour apporter un contenu de bon niveau, respecter les consignes, répondre intelligemment… mais sérieux problèmes d’écriture qui vont retentir sur la lisibilité de la copie, le soin, l’organisation du texte,…
Au vu des conseils donnés, je me demande si les correcteurs prennent en compte ces enfants, et si oui comment?
C’est en amont qu’il faut agir dans ces cas là. Pour de tels diagnostics, vous pourrez faire la demande d’aménagements particuliers pour votre fils lors du passage d’épreuve. Il peut s’agir d’un ordinateur, d’une personne qui relise les énoncés, qui les relise et les reformule, qui écrive pour lui. Il y a aussi certaines dispenses d’épreuves écrites passage des langues à l’oral uniquement…). Et il y a bien sûr le tiers temps (temps supplémentaire pour l’épreuve). Ensuite, la plupart du temps, à moins que la copie n’ait été rédigée à l’ordi, le correcteur corrige cette copie sans avoir de quoi la distinguer des autres. Bien dialoguer avec le professeur principal de votre fils et le lycée en début d’année (il y a des formulaires à remplir, qui sont remis systématiquement aux profs principaux) et lors de l’inscription au bac, et faire le lien avec les spécialistes qui suivent votre enfant (le lien entre eux et le lycée ne se fait pas souvent naturellement!) pour décider de ces dispositifs.
Au bac comme dans n’importe quel examen, les copies sont anonymées, et donc les correcteurs ne prennent pas en compte ces troubles, puisqu’ils ne savent pas que le candidat en est atteint! C’est pour cela qu’il existe des dispositions pour que le candidat ait un tiers de temps supplémentaire pour composer, afin de lui laisser le temps nécessaire pour présenter son travail. En cas de troubles graves, certains sont amenés à composer sur ordinateur ou avoir l’aide d’une tierce personne pour servir de scribe.