Selon les données recueillies par Geneviève Avenard, défenseure des enfants, la France compte plus de 100 000 enfants non scolarisés, qui vivent dans des bidonvilles, des squats ou des hôtels sociaux. Ce chiffre a été avancé ce mardi 3 septembre à Paris lors d’une conférence de presse du collectif Ecole pour tous. Le ministère de l’Education nationale évoque lui tout au plus 20 000 enfants concernés.
Des difficultés d’accès à l’enseignement
Lors de cette conférence de presse, des jeunes ont témoigné de leurs difficultés d’accès à l’enseignement. Il y avait par exemple Sali, arrivé de Bulgarie à l’âge de six ans et qui, pendant un an, n’a pas pu aller à l’école. La cause : la mairie réclamait pour l’inscrire une attestation de domicile, alors que lui et sa famille vivaient dans un bidonville. L’aide d’une directrice d’école lui permettra finalement d’être scolarisé, mais après un an de démarches administratives.
Sow a lui aussi fait part de son histoire : il est arrivé de Guinée Conakry en 2016, à l’âge de 15 ans et son extrait de naissance a été contesté. Pendant 7 mois, il s’est battu pour faire reconnaître son statut de mineur et pouvoir s’inscrire en CAP de chaudronnerie-métallurgie. Aujourd’hui, il réclame, avec son collectif, une « présomption de minorité » permettant aux jeunes d’être scolarisés le temps que les vérifications soient effectuées.
Vers une amélioration ?
Un décret de la loi Blanquer, en attente de publication, pourrait faciliter les inscriptions dans les écoles. Anina Ciuciu, avocate et marraine du collectif Ecole pour tous, salue cette avancée mais pour elle des améliorations sont encore à faire. « Il faut par exemple instaurer une trêve scolaire, une trêve des expulsions pendant l’année scolaire. Chaque expulsion d’une famille d’un squat ou d’un bidonville se traduit en moyenne pour les enfants par six mois de déscolarisation. », dénonce-t-elle.
Les chiffres en détails
Le collectif, créé en 2018, a recueilli différentes statistiques : parmi le nombre d’enfants non scolarisés, 80 % des 10 000 enfants vivent dans un bidonville, 30 % des 10 000 familles vivent en hôtel social rien qu’en Île-de-France, 25 000 mineurs étrangers sont non accompagnés dans toute la France, etc. Geneviève Avenard avance même que si l’on ajoute à ces données « les enfants handicapés ou hospitalisés », il y aurait en tout « plus de 100 000 enfants à ne pas être scolarisés en France. »
Ce chiffre laisse sceptique Édouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire. Lui avance le chiffre de 20 000 mineurs non accompagnés, dont 60 % ont entre 16 et 18 ans. Pour le ministère, « sur 63 700 enfants allophones, seuls 3 000 sont en attente de scolarisation », et « 23 500 élèves handicapés supplémentaires sont accueillis en cette rentrée 2019. » Pour Édouard Geffray, « nous sommes loin des 100 000 enfants non scolarisés ».
On ne peux pas nier qu’il y a des enfants non scolarisés en France et aussi chez nous en Allemagne. Et il faut souligner qu’il faut tout faire pour les scolariser tous. Ici en Hesse le chiffre a beaucoup baissé après l’inscription est devenue plus facile et moins demandant. Maintenant il est clarifié que la scolarisation est la priorité et ne pas que les papiers doivent être premièrement en ordre. Mais, comme toujours, les hommes font la différence et pas les prescriptions. Ceux qui travaillent dans cette domaine savent normalement aà quelle école l’inscription est plus facile, même quand un enfant n’a pratiquement pas de papiers normalement necessaires…