Vous êtes une ancienne nageuse française. Pouvez-vous retracer votre parcours ?
J’ai été en Équipe de France de natation dans les années 80-90 et participé aux Jeux Olympiques en 1984 à Los Angeles. Depuis, je reste impliquée dans la natation puisque je commente, en tant que consultante, les compétitions sur BeIn Sport et RMC et gère les intérêts marketing de 5 nageurs de l’équipe de France de natation parmi lesquels Charlotte Bonnet et Mehdy Metella.
Quels souvenirs gardez-vous de votre participation aux JO 1984 de Los Angeles ?
Un souvenir exceptionnel du haut de mes 17 ans ! J’ai battu le record de France du 100 mètres nage libre pour la première fois de ma carrière, un record détenu depuis une olympiade par Guylaine Berger. J’avais regardé sa finale olympique à la télévision sans savoir que je m’y attaquerai un jour. C’était juste magique !
Cet amour pour les Jeux Olympiques, transmis par mon père qui était olympien lui-même, ne m’a jamais quittée. J’ai eu la chance de vivre 9 Jeux Olympiques en tant qu’athlète ou consultante dans les médias. C’est un moment unique, à chaque fois différent. Mais les Jeux de Los Angeles restent à mes yeux les plus beaux jamais organisés, peut-être parce que j’étais en totale découverte !
Paris sera la prochaine ville olympique et paralympique après Tokyo. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Avec bonheur et soulagement. On avait raté ceux de 1992 et 2012 et pleinement conscience que c’était les Jeux de la dernière chance. Accueillir les Jeux en France représente une opportunité exceptionnelle pour tous les athlètes français qui vont pouvoir évoluer à domicile. Mais c’est surtout une opportunité unique d’initier une réelle culture du sport en France, à condition de s’en donner les moyens… je n’ai pas forcément le sentiment que ce soit le cas aujourd’hui.
Vous êtes à l’initiative du projet « Nageur et Citoyen ». En quoi consiste-t-il ?
Le programme « Nageur et Citoyen » permet aux enfants, notamment dans les zones défavorisées, d’accéder à la pratique de la natation avec des champions. L’objectif : les familiariser avec l’univers aquatique, dans un pays où la noyade est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 14 ans. Notre programme doit permettre à chaque enfant d’assurer sa propre sécurité dans l’eau et non de former les champions de natation de demain. Aujourd’hui, un jeune sur deux ne sait pas nager en entrant en 6e et ces chiffres sont encore plus alarmants lorsque l’accès à la piscine est difficile. De ce constat est née une envie, celle de créer ce programme, qui a vu le jour en avril 2019, avec cinq champions de natation : Yannick Agnel, Charlotte Bonnet, Mehdy Metella, Fantine
Sur Vanves, puis Clichy-sous-Bois, les champions ont accompagné plus de 300 enfants de 6 à 10 ans dans leur première séance de natation. Entièrement équipés par le programme, ils ont vaincu l’appréhension de la première mise à l’eau. Les municipalités s’engagent à prendre ensuite le relais sur un minimum de dix cours supplémentaires, jusqu’à ce que les enfants soient totalement autonomes dans l’eau. Je pense que c’est aussi le rôle des champions de profiter de leur notoriété et de leur expérience pour inspirer ou transmettre une part de rêve à des jeunes qui n’ont pas la même chance qu’eux. Et ils adorent ça, je peux vous dire qu’il y a autant d’étoiles dans les yeux des champions que dans ceux des enfants !
Des conseils pour permettre aux enfants et aux adultes de mieux nager ?
La natation est un sport qui génère de l’appréhension donc il vaut mieux commencer tôt, entre 4 et 8 ans, pour rendre l’apprentissage le plus naturel possible. Et surtout penser à bien respirer dans un univers qui peut être anxiogène.
Géniale initiative car les chiffres inacceptable de noyades d’enfant ne va pas baisser tout seul.
Mais une fois de plus on se place en substitution du système éducatif.
l’inscription à l’école devrait être subordonnée à la maîtrise de la natation ou tout au moins à faculté de sortir de l’eau …. (je suis pas un pro).
attestation obligatoire, créneau gratuit et encadré par les mairies et les profs d’eps en collège.
C’est un dossier énorme mais justement ça vaut le coup de penser aux victimes évitées et aux traumatismes que la société n’aura pas gérer pendant des décennies.
SVP faites votre max pour que ça marche.