Près de 30 0000 directrices et directeurs d’école ont répondu à une consultation en ligne du 13 novembre au 1er décembre, soit 64% de la profession. Cette enquête a été lancée après le suicide de Christine Renon, « directrice épuisée » avait-elle écrit dans une lettre bouleversante avant de mettre fin à ses jours dans le hall de son établissement à Pantin. Dans cette lettre, datée du 21 septembre, soit seulement trois semaines après la rentrée des classes, cette enseignante de 58 ans dénonçait ses conditions de travail et détaillait son épuisement professionnel. Après plusieurs mois d’enquête, la direction académique de Seine-Saint-Denis a reconnu que le suicide de Christine Renon était « imputable au service », donc directement lié aux conditions de travail de l’enseignante.
Cette consultation, qui intervient après ce drame, a été menée par Opionway et rendue publique mardi 7 janvier sur le site du ministère de l’Education nationale. Elle a pour objectif d’établir un état des lieux sur les conditions d’exercice et les besoins des directrices et directeurs d’écoles.
Un appui humain fortement demandé
Pour caractériser leur métier, deux mots sont mis en avant par les participants à l’enquête : « polyvalence » (25%) et « responsabilité » (22%). Puis, vient « le sens du relationnel » (14 %), « la disponibilité » (13%) et « l’administratif » (13 %). Les directeurs et directrices d’écoles sont aussi 10% à trouver leur métier « chronophage » et à évoquer du stress et de la fatigue.
Selon l’enquête, les deux aspects les plus pénibles de leur métier sont le travail administratif (62 %) et la sécurisation de l’école (66 %). L’enquête révèle également que les missions de direction empiètent sur leur temps d’enseignement : « 9 directeurs sur 10 déclarent » être interrompus pour répondre à « une sollicitation liée à leur fonction de direction » lorsqu’ils sont en classe.
Questionnés sur leurs besoins, ils sont 52% à souhaiter un appui humain, notamment pour « gérer les accès à l’école en dehors des heures d’entrées ou sortie de classe », et 48% à vouloir une aide pour « traiter les messages téléphoniques. » Plus d’un directeur sur deux ressent aussi un besoin de formation. 54% d’entre eux indiquent en effet n’avoir jamais « bénéficié de formation continue depuis leur entrée dans la fonction ».
Des pistes d’amélioration du métier
Les participants à l’enquête ont spontanément cité des pistes d’amélioration de leur condition de travail, comme une augmentation du temps de décharge (36 %), la simplification des tâches (27 %) et une aide humaine pour la gestion des petites tâches (20 %).
Les résultats de cette consultation « permettront d’alimenter les travaux avec les organisations syndicales, qui débuteront le 14 janvier. Une première séquence sera consacrée aux missions et tâches incombant aux directeurs d’école, afin d’identifier les simplifications et suppressions possibles. Une seconde séquence s’ouvrira ensuite sur les conditions d’exercice de la profession », a annoncé le ministère de l’Education nationale sur son site internet.
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