Oral du bac, angoisse des enseignants, rattrapage des décrocheurs… Dans une interview accordée hier à France 5 pour l’émission C à vous, le ministre Jean-Michel Blanquer a fait le point sur la réouverture des classes cette semaine.
« Plutôt Phèdre que Netflix »
Jean-Michel Blanquer a notamment été interrogé sur le maintien de l’épreuve orale de français en première, très critiqué par la communauté éducative. « Mon message vis-à-vis des élèves de première, je l’ai résumé en disant ‘plutôt Phèdre que Netflix’, autrement dit c’est bon de travailler sur des textes. Par exemple, il y a les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar, il y a les Fables de la Fontaine, des choses absolument magnifiques à lire, s’est justifié le ministre. C’est mon encouragement vis-à-vis des élèves de première. Lisez ces textes, travaillez-les ».
Il a toutefois évoqué la possibilité d’une validation par contrôle continu. « A la fin du mois de mai, on verra où on en est, si les conditions sanitaires nous permettent d’ouvrir les lycées et d’organiser l’examen en respectant le protocole sanitaire. Si on y arrive, très bien, sinon on transformera ça en contrôle continu, a-t-il indiqué. Je sais que beaucoup d’élèves souhaitent que je fasse cela. Parfois je me dis que dans 10 ans ils me remercieront si on maintient l’oral parce qu’ils se souviendront de ces beaux textes qu’ils ont révisés pendant le confinement », a-t-il ajouté.
82 % des enseignants inquiets
Le ministre s’est aussi exprimé sur l’angoisse des enseignants face à la réouverture des écoles. Selon un sondage mené début mai pour le Snuipp-FSU, 82 % des enseignants se disaient inquiets de revenir en classe. « Il y a dans notre société des personnes qui ont une forme de peur importante par rapport à ce qui se passe », a déclaré Jean-Michel Blanquer.
« Ce virus est grave, il nécessite des mesures drastiques comme l’a été le confinement, comme le sont maintenant toutes les mesures de distanciation, mais il ne doit pas nous empêcher de vivre. Il y a une dimension psychologique dans ce qui est en train de se passer, a-t-il poursuivi, estimant que ce n’était « pas gênant que quelqu’un, pour des raisons psychologiques, reste encore en télétravail ».
Convaincre les parents de mettre leur enfant à l’école
Jean-Michel Blanquer a également rappelé l’importance du retour en classe pour les élèves décrocheurs, même si certains manquent encore à l’appel. « Nous faisons ce qu’il faut faire justement pour lutter contre les inégalités sociales, a-t-il jugé. Mais les choses ne se font pas du jour au lendemain je n’ai jamais prétendu que nous réussirions tout de suite ».
Pour lui, « ce qui est important aujourd’hui c’est de convaincre les parents d’amener leurs enfants à l’école, c’est ce que nous faisons. Il n’y a pas d’autre solution en matière de volontariat ».
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