Réouverture des lycées : un « bilan de compétences » pour les élèves au mois de juin

Les classes de 4^e, 3^e et certains lycées ont rouvert leurs portes ce mardi 2 juin. Invité sur BFMTV, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a répondu aux questions autour de cette reprise.

Tous les élèves reviendront en cours, « même un peu »

Tous les élèves, de primaire, collège ou lycée, « ont vocation à revenir, même un peu », dans leur établissement avant les vacances scolaires, a indiqué le ministre. « Ce qui est difficile en ce mois de juin, c’est d’avoir tous les élèves ensemble, puisque le protocole sanitaire nous oblige à fonctionner par roulement », a-t-il expliqué.

Alors que certains se posaient la question d’un assouplissement de ces règles sanitaires pour accueillir plus d’élèves, le ministre a balayé cette option. « Il faut continuer évidemment à être prudent avec le virus, même s’il circule moins maintenant […]. Donc il est normal de maintenir ce protocole sanitaire strict », a-t-il affirmé.

Toutefois, Jean-Michel Blanquer a assuré travailler sur l’amélioration du nombre d’élèves accueillis. « C’est un travail qu’on fait au quotidien avec les directeurs et les directrices d’écoles, et maintenant avec les principaux et les proviseurs ».

Les enfants en situation de handicap « ont vocation à être tous accueillis et ils sont prioritaires », a-t-il précisé.

Des entretiens individuels au lycée

Pour les lycéens, le mois de juin sera très particulier, a indiqué le ministre de l’Education nationale. « Il va se passer au mois de juin, pour les lycéens, quelque chose de différent : moins d’heures de cours mais plus de personnalisation, a-t-il précisé. Des entretiens individuels, une projection dans l’année prochaine car il faut faire le point sur là où ils en sont. Un entretien ‘bilan de compétences’ d’une certaine façon et puis des conseils pour la suite. »

Un retour en classe à quelques semaines des grandes vacances peut sembler superficiel, mais il pourrait être décisif dans l’obtention du bac ou d’une mention. Jean-Michel Blanquer l’a souligné il y a quelques jours sur Kombini. « Le bac n’est pas joué, a-t-il prévenu. C’est un jury d’harmonisation qui se tiendra pour le délivrer, à partir des notes du contrôle continu, mais aussi des appréciations des professeurs, qui se font à la lumière du 3e trimestre. L’assiduité et la motivation font partie des éléments qui permettent de délivrer le baccalauréat. »Ce jury décidera aussi des mentions attribuées. « Il a le pouvoir de faire évoluer les notes, à partir des appréciations des professeurs, mais aussi pour tenir compte des différences de notations entre établissements », a précisé le ministre. « Quelqu’un qui serait un peu juste pour une mention peut l’avoir sur la base notamment de son assiduité. »

Quant à l’oral de français, il sera « remplacé par une note de contrôle continu basé sur les notes du 1^er et du 2^e trimestre en français », a expliqué Jean-Michel Blanquer. « Il est très important de s’entraîner à des compétences orales […] c’est pour cela qu’en juin, lorsque les 1ères pourront retourner au lycée, le travail en français sera particulièrement accentué et les exercices oraux encouragés. »

De « nouvelles formes de colonies de vacances »

Enfin, les « vacances apprenantes » seront bien mises en place pour les congés d’été 2020. Sur BFMTV, Jean-Michel Blanquer a évoqué « des nouvelles formes de colonies de vacances » avec « dans certains cas même du soutien scolaire ».

Il a également annoncé le lancement d’un « été pro » dédié au lycée professionnel. « Certains lycées pro seront ouverts, avec des ateliers : ateliers de cuisine, de menuiserie, de charpenterie », a-t-il précisé. « Et puis il y aura […] les ‘parcours buissonniers’, ce sera une façon très originale d’inventer des nouvelles colonies de vacances en petits groupes, c’est-à-dire des enfants qui partent sous la tente, en milieu rural, dans leur région. » Pour encadrer ces vacances apprenantes, « il y aura fondamentalement, dans une grande et belle tradition de l’Education nationale, des professeurs volontaires, et puis d’autre part des éducateurs », a indiqué le ministre.