En annulant, la semaine dernière, les épreuves orales controversées des concours internes de l’enseignement, le ministère de l’Education nationale se retrouve face à une nouvelle polémique. En effet, en même temps que la suppression de ces épreuves, le ministère a annoncé que seule une partie des admissibles seraient recrutés, « dans la stricte limite des postes ouverts pour chaque concours interne ». Les jurys des différents concours auront la charge de délibérer à nouveau pour établir la liste des admis. Les autres « pourront être inscrits sur une liste complémentaire qui sera appelée en fonction des besoins durant toute l’année », a précisé le ministère.
Les syndicats demandent l’admission de tous
Cette décision a été vivement critiquée par les candidats concernés et par les syndicats enseignants. Réunis en collectif, les admissibles aux différents concours internes réclament l’admission de tous les candidats admissibles, soit près de 8 000. La décision du ministère « laissera sur le carreau près de la moitié des admissibles, par un traitement arbitraire sur lequel nous n’avons eu aucune visibilité », déplorent-ils dans une tribune publiée le 8 juin. Surtout que « sur les 3 dernières sessions des concours internes, plus de 4000 postes n’ont pas été pourvus », soulignent-ils. « Il est donc une certitude : ces postes existent. Admettre les candidats aux concours internes n’est pas un choix budgétaire : c’est un choix profondément politique ».
Dans un communiqué commun, le SNES, le SNEP et le SNUEP soutiennent également l’admission de tous. « Les besoins en enseignants sont criants et ce serait une mesure de justice sociale en faveur de personnels qui n’ont connu ni revalorisation salariale ni plan de titularisation depuis l’extinction de la loi Sauvadet pour les personnels précaires de l’EN », estiment les syndicats.
De même, Sud Education « revendique l’admission de tou-te-s les admissibles aux concours internes ». En effet, « ces candidat-e-s sont des personnels qui exercent dans les écoles et établissements scolaires. Pour eux et elles, ce concours représente une voie pour sortir de la précarité induite par leurs contrats », déplore le syndicat.
Des admissibles stressés et inquiets
Les admissibles, quant à eux, dénoncent le stress et le temps passé à réviser l’épreuve orale pour rien.
@jmblanquer prenez conscience que derrière tout cela il y a des hommes et des femmes qui souffrent et qui subissent la situation. Il est temps de faire preuve de bienveillance. TOUS LES ADMISSBLES ADMIS. #admission2020 https://t.co/vsIRzwOzm5
— Woud Kay (@WoudKay) June 2, 2020
🎴J'ai consacré les 5 premières du confinement à bûcher le concours de 4h à 12h tous les jours, en enchaînant le distanciel l'après midi. Avec la reprise des cours je travaille présentiel + distanciel en attendant l'admission. Je suis contractuelle à bout. Mon corps dit STOP💊
— Ina Dmissible (@IDmissible) June 8, 2020
Mais aussi celles des concours de recrutement de @education_gouv avec les oraux annulés ! La situation des admissibles aux #concoursinternes est intenable : résultats non communiqués, stress, précarité…il faut que ça cesse ! @IntrAdmissible2 @jmblanquer @Elysee @Matignon https://t.co/lXLcZz1qbI
— Mymystardelavalette (@Mymystardelava1) June 9, 2020
Les Admissibles à l’Interne sont en détresse face au manque d’information et à la perspective que tous nos efforts et sacrifices soient balayés par une décision qui autoriserait les jurys à recaler la moitié des 8000 admissibles. Nous avons travaillé durement pour réussir ces concours très durs sans sacrifier nos élèves ; mais aux dépens de nos familles, amis et notre santé. Nous sommes nombreux déjà en poste donc cela ne représente pas un coût financier pour notre pays. Et puis l’éducation n’est pas une dépense mais un investissement ! Alors la seule issue équitable, juste et humaine est l’Admission de tous les Admis.
oui ma fille est concernée elle est en poste dans un collège avec des enfants handicapés elle a préparé son concours et elle a trois enfants
elle mérite vraiment l’admission elle ne l’aura pas volée et beaucoup sont dans son cas !!! les postes existent puisque on lui a déjà proposé le renouvellement de son contrat pour la rentrée elle n’a que des compliments de la part de sa hiérarchie alors de qui se moque t on messieurs les décideurs un peu de bon sens et de respect pour ces personnes capables et sous payées!!
Les résultats viennent de tomber pour un bon nombre de concours, et ma femme a eu la désagréable surprise d’être refusée. C’est la 3ème fois qu’elle est admissible, chaque fois avec des notes supérieures à 15. Elle est enseignante depuis une dizaine d’année maintenant et est très performante dans son domaine. Je suis moi même enseignant et formateur et voit ses qualités de travail. Que veut le ministère ? Préférer un nouvel arrivant sans expérience ? Ou encore précariser davantage la profession ? Lorsque vous avez des profs performants M. Le Ministre, valorisez leur travail au lieu de les mépriser. Ou peut être préférez vous que les élèves soit formés par des aide éducateurs ?