colonies de vacances
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L’opération « vacances apprenantes » lancée par le gouvernement doit permettre à un million d’élèves de bénéficier d’activités distrayantes tout en renforçant leurs apprentissages scolaires. Quatre dispositifs ont été mis en place : école ouverte, école ouverte buissonnière, colonies de vacances apprenantes et accueil de loisirs apprenants. Malheureusement, tous les intéressés ne peuvent pas en bénéficier. Pour certains, il est compliqué d’avoir accès aux informations, pour d’autres le dispositif n’est pas proposé à proximité, ou les effectifs sont déjà atteints… Chris, elle, a vu sa demande d’inscription rejetée : « j’avais inscrit mon fils et j’ai reçu un mail : faute d’effectif les vacances apprenantes n’auront pas lieu. Je n’en veux pas aux profs mais à l’Etat qui balance tout ça en ne sachant pas si le concept est réalisable. Je trouvais le projet très bien mais voilà le résultat… ». Emilie, elle, regrette le manque de communication. « Il aurait fallu qu’ils donnent des informations ! On est bien obligé de s’organiser pour le travail ! Aucun info de la communauté de communes ni de la part des écoles ! C’est du blabla tout ça ! ».
Il faut dire qu’une fois encore chacun a du réagir dans l’urgence pour mettre en place cette vaste opération. Selon les dispositifs, il a fallu trouver des professeurs intéressés pour y participer, informer les services jeunesse, communiquer auprès des familles, répondre aux questions, assurer des protocoles sanitaires, mettre en place un renforcement pédagogique

Des colos pour s’aérer et cogiter

Pour de nombreux parents, le dispositif de la colo apprenante, notamment, est séduisant. Il permet en effet aux enfants de profiter d’un séjour sur un thème donné, de réviser leurs connaissances scolaires pendant que les parents travaillent ou soufflent un peu après le confinement.
La question du renforcement scolaire n’est pas toujours bien détaillée dans le programme de ces séjours. Mais certains expliquent qu’ils vont réaliser « un défi cuisine  pour peser et convertir, faire de la course d’orientation pour la lecture de plan et l’utilisation de la boussole ».  Du renforcement scolaire peut être proposé en petit groupe sous forme de résolution d’énigmes, de problèmes, de rébus. Il peut également y avoir des jeux de société en coopération, de stratégie, de réflexion, des jeux d’improvisation et d’expression orale… « Le temps du coucher sera ritualisé par la lecture de conte par un adulte, un enfant volontaire ou en binôme enfant/adulte ouvrant discussion autour de la période historique et du contexte de l’histoire. Ces activités seront encadrées par un moniteur éducateur et un professeur des écoles, faisant partie de l’équipe d’animation », peut-on lire sur le descriptif d’un séjour en Haute-Vienne. 

Des colos apprenantes pour tous… ou presque

Les colos apprenantes se déroulent du 4 juillet au 31 août. La priorité est donnée aux enfants et jeunes scolarisés de 3 à 17 ans « domiciliés en quartiers politique de la ville ou en zones rurales, issus de familles isolées ou monoparentales ou en situation socio-économique précaires ou enfants en situation de handicap ou enfants de personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire ou de familles ne disposant pas de connexion Internet suffisante pour l’enseignement à distance ». Toutefois, le dispositif ne leur est pas exclusivement dédié et chacun peut tenter d’y inscrire son enfant.
Pour cela, deux possibilités : passer par les collectivités partenaires et prendre contact avec le service jeunesse de sa commune ou bien sélectionner la colo apprenante de son choix et la joindre.
Nathalie a inscrit son fils au pied levé. Il restait de la place dans sa région. Elle reconnait qu’elle a eu de la chance. « Mon mari et moi travaillons tous les deux et notre enfant bénéficie de ce dispositif. Nous ne touchons aucune aide sociale. Nous avons été les premiers surpris de pouvoir en bénéficier. Il y a plusieurs critères à respecter notamment le fait que notre enfant ait des difficultés d’apprentissage ».
Pour permettre à 250 000 enfants et jeunes de profiter de ces séjours labellisés par l’Etat, une aide pouvant atteindre 80% du séjour et plafonnée à 400€ par mineur et par semaine devait être versée aux collectivités partenaires. Aminata est ravie : « Le séjour est gratuit dans le 77. Mon fils partira début août pour une semaine (codage informatique, théâtre, rap-slam, hip-hop…) ».

Coût élevé, manque de communication…

Mais pour d’autres, le prix des colos apprenantes pose problème. « Il faut encore avoir les moyens de payer la colo. Je viens de voir les tarifs dans ma région et franchement ça fait mal. Dommage car le principe a l’air super pour les enfants », regrette Amélie.
Les colos apprenantes tentaient également Audrey, maman de quatre enfants (un en Cm1, deux en Cp et un bébé de 5 mois). Sur la page dédiée à son département, beaucoup de colos poney dont certaines à plus de 600€ pour 5 jours. Quand elle a appelé pour en réserver une moins chère, n’étant pas dans la zone prioritaire, elle a été inscrite sur liste d’attente. A la mairie, ses appels sont restés sans réponse. « Ma communauté de communes m’a quant à elle indiqué qu’il n’y avait pas de colo organisée mais quand j’ai contacté le service jeunesse, j’ai appris qu’il y en avait deux. Une seule m’a rappelée en m’indiquant que le séjour était plein. Quand je leur ai signalé le manque de communication, on m’a répondu que les places avaient été distribuées aux ados adhérents de leur centre. Pour le moment, nous sommes sur liste d’attente, mais nous n’y croyons pas trop. Ce dispositif est une nouvelle annonce médiatique qui ne sert à rien. Résultat : mes enfants n’ont droit à aucune aide malgré leurs difficultés scolaires. Nous n’avons pas pu les faire travailler pendant le confinement car je suis maman d’un quatrième enfant né juste avant le confinement et mon mari est agriculteur la journée et ambulancier la nuit », explique Audrey. Pour cette famille, l’opération « vacances apprenantes » restera un simple effet d’annonce.