Depuis la rentrée, élèves, corps enseignant et personnel d’éducation s’efforcent de suivre le protocole sanitaire publié par le ministère de l’Education nationale. Si les salles de classes ont pu être aménagées pour respecter les gestes barrières, les temps de récréation et ceux du repas posent davantage problème.
En effet, difficile d’obliger les élèves à se tenir à bonne distance les uns des autres dans la cour ou dans les allées du réfectoire. Des parents ont fait part de leurs inquiétudes, notamment concernant la pause méridienne.
Des mesures sanitaires difficiles à mettre en place
Le protocole sanitaire prévoit que les élèves se lavent les mains avant le repas, mettent leur masque pendant leurs déplacements et respectent un sens de circulation. La cantine doit également être aérée et les tables nettoyées régulièrement.
Mais pour éviter efficacement le brassage des élèves, ceux-ci doivent être répartis sur plusieurs services, étendus sur une plage horaire plus large. Mais comment mettre en place une telle organisation sans recruter du personnel supplémentaire, ou sans prendre du temps sur les heures de cours ? Le placement en quinconce se révèle par ailleurs impossible dans certaines écoles dont les réfectoires manquent de places.
Michèle Legeas, professeur à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), explique à Franceinfo que le « niveau sonore » dans les cantines est un facteur supplémentaire de transmission du virus. Il oblige en effet les élèves à parler fort pour se faire entendre -et donc à risquer de propager plus de gouttelettes- au moment où ils ne sont plus masqués. Elle évoque aussi une « ambiance où les enfants sont rapprochés et où il n’y a pas de ventilation« .
Plateaux tout prêts, couverts jetables…
Chaque école fait selon ses possibilités : certaines proposent par exemple des plateaux préparés à l’avance. Les groupes de restauration scolaires ont également dû s’adapter. Lors de la reprise des cours post-confinement, le directeur général d’Elior, Philippe Guillemot confiait à Franceinfo : « On va devoir réinventer la manière dont nous délivrons notre service« . Le groupe avait notamment décidé de remplacer les carafes d’eau par des bouteilles individuelles et d’utiliser des couverts jetables.
Sur Twitter, élèves, parents et enseignants partagent leurs inquiétudes sur le sujet :
Ma fille a reçu des masques lavables et il y a des distributeurs de gel avec pédale. Mais à la cantine aucune distanciation, ce n’est pas sérieux. Et 32 dans la classe sans distanciation, même avec des masques ce n’est pas sérieux non plus.
— Rose (@Yayou3131) September 7, 2020
La distanciation physique n’est que pure théorie. Les élèves sont 35 par classe dans les lycées. Le protocole de nettoyage des tables dans les salles de classes, l’aération fréquente des salles a fonctionné la première semaine de septembre. Le personnel scolaire n’a aucun bilan de la situation sanitaire de leur lieu de travail. De plus le fait de porter un masque (quand il est porté) fait que l’on ne peux pas être considéré comme czs contact. Il faut aussi voir les attroupements d’élèves sans masques ni distanciation aux abords directs des collèges et lycées. Sinon tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.