Article publié le 14 septembre, dernière mise à jour, mardi 28 septembre 15h
Dans un communiqué du 13 septembre sur Twitter, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, alertait sur la découverte de très nombreux clusters dans les établissements d’enseignement supérieur. « Plus d’une dizaine de clusters » ont été identifiés, écrivait-elle. Une circulation « très active » du Covid-19 qui a obligé les établissements concernés « à suspendre momentanément les cours en présentiel », alors même que de nombreux établissements n’avaient pas encore effectué leur rentrée.
Pour expliquer ce chiffre important de contaminations, le ministère dénonçait un relâchement des consignes sanitaires observé lors de rassemblements privés des étudiants. « Les dernières données confirment que la multiplication de nouvelles contaminations est majoritairement liée à des rassemblements privés associés à un relâchement des consignes sanitaires notamment des gestes barrière », lisait-on dans le communiqué.
Frédérique Vidal en appelait à « l’engagement collectif » et à la « responsabilité individuelle » de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur. « Notre objectif à tous, présidents d’universités, directeurs d’écoles, enseignants, personnels, organisations étudiantes, est de faire que cette nouvelle année universitaire se déroule dans les meilleures conditions possibles, en préservant votre santé et celles de vos proches, sans conséquence sur votre cursus et votre apprentissage », déclarait la ministre, ajoutant que « nous devons tous rester extrêmement vigilants et mobilisés comme nous l’avons été ces derniers mois ».
#BalanceTaFac
Sur Twitter, un hashtag #BalanceTaFac a été lancé en réaction, dénonçant, entre autres, le non-respect des consignes sanitaires dans les universités :
Un « désastre »
Un médecin tirait la sonnette d’alarme : pour lui, « ce qui se passe dans les facs et universités » est un danger :
Dans un article publié mercredi 16 septembre par 20minutes.fr, des étudiants témoignaient également des conditions dans lesquelles se déroulent les cours. Si pour certains « les règles sanitaires sont respectées, tout le monde se lave les mains fréquemment et porte constamment le masque », cela est loin d’être une généralité. Une étudiante rapportait ainsi : « Nos professeurs ont opté pour des cours en présentiel, à 350 dans des amphis de 400 ne pouvant même pas être aérés (construit sans fenêtre) ». Un étudiant en Lettres modernes à Paris-IV parlait lui de « désastre ».
« Des clusters par groupe d’amis »
Sur LCP, ce lundi 28 septembre, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a affirmé que les clusters « ne sont pas des clusters par promotion mais des clusters par groupe d’amis. Rien ne nous dit que les contaminations se fassent au sein des établissements de l’enseignement supérieur », a-t-elle indiqué. « Quand vous êtes assis et que vous prenez des notes en étant protégé par un masque (…) Il n’y a pas plus de risque que lorsque vous êtes dans un bar le soir à boire un verre avec vos amis », s’est justifiée la ministre.
Et pourtant, dans une tribune publiée sur « Le Monde », des universitaires s’inquiètent de la naissance de nombreux clusters dans les universités françaises. Ils pointent notamment du doigt l’accueil du plus grand nombre d’étudiants en cours alors que la plupart des universités de l’Union européenne ont décidé de privilégier les cours à distance. En France, « cette volonté de l’accueil maximal se démarque dangereusement des pratiques de nos voisins européens. A l’heure où les premiers clusters universitaires émergent, cela relève probablement de l’inconscience, très certainement de l’irresponsabilité « , écrivent-ils, redoutant un véritable « drame sanitaire ».
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