Getty Images

Article publié le 30 septembre, mis à jour le 16 octobre

Mardi 29 septembre, le ministre de l’Education nationale accordait un entretien au Figaro dans lequel il revenait sur les cas d’infection au coronavirus en milieu scolaire. Il assurait qu’à l’école les contaminations étaient « stables », avec un peu plus de « 1000 par jour depuis début septembre », sur « 12,6 millions d’élèves et 880 000 professeurs, soit une très faible proportion ».

« La contagiosité des étudiants est plus forte que celle des enfants »

Pour Jean-Michel Blanquer, la sécurité des élèves est assurée au sein des établissements scolaires : « l’école n’est pas le nid du virus », pour lui. Une réponse aux chiffres alarmants de Santé Publique France publiés le 24 septembre. L’agence avait en effet établi qu’un tiers des clusters en France en cours d’investigation concernaient le milieu scolaire et universitaire. « C’est logique car nous sommes très nombreux : 12,6 millions d’élèves, 3 millions d’étudiants »s’était justifié le ministre. « Ce n’est pas pertinent, la contagiosité des étudiants est plus forte que celle des enfants (…) Santé publique France s’apprête d’ailleurs à différencier ces données. »

1713 élèves contaminés en 24h

Les chiffres du ministère de l’Education nationale publiés vendredi 16 octobre font état de 8223 élèves contaminés, soit 0,07% des élèves, et 2063 personnels, soit 0,18% des personnels. En 24h, il y a eu 1713 élèves de plus de contaminés, et 440 personnels. On a presque 100 classes de plus de fermées par rapport à la semaine dernière, puisqu’à ce jour elles sont au nombre de 293. Enfin, 29 structures scolaires sont à ce jour fermées, contre 24 la semaine dernière.

Selon les chiffres du ministère de l’Education nationale du 9 octobre, 24 structures scolaires et 199 classes étaient fermées à cette date. Une augmentation était observée sur les cas confirmés de Covid-19 dans le milieu scolaire : +845 en 24h pour les élèves, soit 5 279 contaminés et +269 en 24h pour les personnels, soit 1 276.

Mardi 29 septembre, le ministre de l’Education faisait état de 10 écoles fermées « contre 19 il y a une semaine, et 89 il y a quinze jours ». Des données qui paraissent logiques, puisque selon le nouveau protocole sanitaire à l’école, lorsqu’un enfant est testé positif au Covid-19, ses camarades ne sont plus considérés comme cas contacts. Depuis le mardi 22 septembre, une classe ne ferme que lorsque trois élèves sont testés positifs en même temps au coronavirus, et non plus dès le premier cas. « Dans l’immense majorité des cas, les élèves positifs sont asymptomatiques ou présentent des symptômes sans gravité », ajoutait Jean-Michel Blanquer dans son entretien au Figaro.

Jeudi 30 septembre, lors de son point hebdomadaire sur l’épidémie de Covid-19, le ministre de la Santé Olivier Véran avait affirmé « les clusters dans les écoles ne m’inquiètent pas », ajoutant que « les enfants ne font pas de formes graves. Les cas graves sont exceptionnels. Les enfants sont moins contagieux que les adultes. Il ne faut pas avoir peur d’amener son enfant à l’école. Il est fondamental que les enfants puissent apprendre».

Lundi 12 octobre, le Premier ministre assurait sur France Info que « garder les enfants à l’école était l’une des priorités du gouvernement ». Il avait également reconnu « il y a des clusters – dans les établissements scolaires- parce qu’il y a des rassemblements, mais on les maîtrise grâce à des protocoles sanitaires extrêmement stricts. Aujourd’hui, ça se passe globalement bien, il faut que ça continue. »

https://twitter.com/franceinfo/status/1315551930157092869

Les professionnels de santé ne partageaient pas le même avis. Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches affirmait ainsi le 10 octobre sur CNEWS que le virus se contractait sur son lieu de travail -en citant particulièrement les enseignants.

Et les enseignants sont nombreux à être furieux à avoir été oubliés dans les mesures prises pour le couvre-feu, annoncé par Emmanuel Macron mercredi 14 octobre.