Après les enseignants, ce sont désormais les inspecteurs d’académie qui se mobilisent contre la tenue des épreuves de spécialité du bac 2021 prévues en mars. Dans un communiqué, le Syndicat des inspecteurs d’académie (SIA) réclame en effet « le report en juin des épreuves d’enseignement de spécialité prévues en mars ».
L’enseignement à distance « a entrainé un ralentissement des progressions »
Le syndicat craint que dans les conditions actuelles, certains élèves soient désavantagés si les épreuves devaient se tenir à la date prévue. « Là où les classes de terminale ont pu rester essentiellement en présentiel, les progressions se poursuivent presque normalement, de sorte que les élèves ont de bonnes chances d’être sérieusement préparés pour les épreuves de spécialité du mois de mars », indique le syndicat. Mais il souligne que « cela ne concerne qu’une minorité de lycées ».
Depuis début novembre, les établissements ont en effet la possibilité de proposer une organisation mêlant enseignement en présentiel et enseignement à distance. « Dans la plupart des établissements, le passage à la ‘demi-jauge’, qu’il s’agisse de demi-groupes ou de classes entières à jours alternés, a entrainé un ralentissement des progressions et, plus largement, une dégradation des apprentissages des élèves », estime le SIA.
Pour lui, « dans les conditions actuelles, il est très probable que de nombreux élèves arriveront en mars insuffisamment préparés pour affronter une évaluation, quelle qu’elle soit ». Un report des épreuves de spécialité en juin « nous semble notamment nécessaire pour garantir aux professeurs et à leurs élèves la sérénité indispensable pour le bon déroulement des enseignements et des apprentissages », affirment les inspecteurs.
Une « année blanche » pour le Grand oral
Par ailleurs, les IA-IPR font également « le constat, à l’occasion de nos inspections, d’une grande hétérogénéité de situations » concernant la préparation des élèves au Grand oral. Ils estiment notamment que beaucoup d’enseignants ont « une vision très approximative des attentes spécifiques de l’épreuve, voire de sa nature même ». Et si « des formations au sujet du Grand oral sont actuellement en cours, dans beaucoup d’académies », les inspecteurs doutent « du fait qu’il soit pertinent de former les professeurs en décembre pour une épreuve que leurs élèves sont censés passer en juin ».
Le syndicat demande donc « une année blanche pour le Grand oral. Un report d’une année permettrait de préciser plus clairement les attendus de l’épreuve et, pour les professeurs, de s’approprier ses attendus et de les travailler avec leurs élèves ».
Il y a quelques semaines, une intersyndicale enseignante et lycéenne, ainsi que des associations de professeurs spécialistes, avaient lancé une pétition « contre une politique scolaire qui maltraite les lycéens et leurs professeurs ». Elles réclamaient notamment le report à juin des épreuves de spécialité, « pour laisser aux élèves le temps d’y être effectivement préparés », ainsi que la suppression de l’épreuve du Grand oral.
Il n’est que temps pour l’administration centrale de reconnaître la maltraitance dont elle fait preuve vis à vis des acteurs de terrain et des usagers. Les chefs d’établissement en sont réduits à organiser l’impossible et à maintenir crédible ce qui ne l’est plus depuis longtemps… Stop à la communication, retour à la réalité. L’école de la confiance se mérite…
C’est évidemment sagesse et prudence que de revoir le calendrier et reporter ce Grand Oral qui n’est grand qu’en degré de confusion ! Les épreuves en mars, ce sera du n’importe quoi et les recours vont pleuvoir ! L’autoritarisme sourd et aveugle du ministre et son cercle rapproché est un scandale qui met tout le monde dans le mur, les élèves, tout directement !