Pour lutter contre le Covid-19, la municipalité écologiste de Lyon a mis en place plusieurs mesures dans les cantines scolaires depuis ce lundi 22 février, date des retours des vacances d’hiver. Parmi elles, des lieux de restauration répartis sur plusieurs salles, un temps de pause déjeuner allongé mais aussi un menu unique sans viande. Pour cette dernière mesure, il s’agit, d’après la mairie de Lyon, d' »accélérer le service » pour mieux se plier aux exigences du nouveau protocole sanitaire contre le Covid-19. « Un menu unique sans viande sera mis en place pour pouvoir servir plus rapidement les élèves et fluidifier les repas », a écrit l’adjointe chargée de l’Education Stéphanie Léger dans un courriel du 15 février. Ce menu sera servi « au moins jusqu’aux vacances de Pâques », précise-t-elle, ajoutant que « ce n’est pas un menu végétarien » puisque du poisson ou des œufs continueront d’être servis dans les 206 écoles de la ville.

Toutefois, cette décision a provoqué une vive indignation, notamment du côté de l’opposition.

« Des mesures idéologiques sans aucune concertation »

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a, par exemple, dénoncé sur Twitter une « idéologie scandaleuse ». « En plus de l’insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français, on voit bien que la politique moraliste et élitiste des ‘Verts’ exclut les classes populaires. De nombreux enfants n’ont souvent que la cantine pour manger de la viande », écrit-il sur le réseau social le 20 février.

De son côté, Béatrice de Montille, élue LR dans le 3e arrondissement de Lyon, estime que, « dans la ville de la gastronomie », les élèves sont « privés de viande dans les cantines en pleine crise sanitaire », « sans aucune consultation ni des parents ni du conseil municipal ».

Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, a lui annoncé avoir saisi le préfet du Rhône : « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants ! » déclare-t-il sur Twitter. « Donnons-leur simplement ce dont ils ont besoin pour bien grandir. La viande en fait partie. J’ai saisi le préfet du Rhône. »

« Pas lieu à polémiquer »

Olivier Véran, le ministre de la Santé, s’est, de son côté, montré ouvert au menu sans viande dans les cantines scolaires : «Je ne suis certainement pas choqué et certainement pas scandalisé qu’on puisse proposer des repas sans viande ou sans poisson à l’école. (…) Je dirais qu’il n’y a pas pour moi lieu à polémiquer», a-t-il déclaré lors d’un déplacement à Lyon.

« Des milliers d’étudiants attendent vos mesures »

Enfin, Grégory Doucet, le maire de Lyon, a souhaité réagir à toutes ces polémiques. Sur Twitter, il précise que cette mesure a été mise en place pour des « raisons sanitaires ». Tout en interpellant directement G. Darmanin : « On ne vous a d’ailleurs pas entendu tenir ces propos à Gérard Collomb, membre de votre famille politique et qui avait pris exactement la même mesure lors de la première vague. » Enfin, il a ajouté « Alors que nous garantissons un repas équilibré à tous nos écoliers, des milliers d’étudiants attendent vos mesures. N’hésitez pas à prêter un regard pour eux ».